Depuis novembre 2020, l’association FIT Une femme un toit gère une structure d’hébergement d’urgence pour victimes de violences sexistes et sexuelles dans un établissement hôtelier du Val-de-Marne*. Environ 230 femmes y ont déjà bénéficié d’un accompagnement pour se mettre à l’abri et échapper à l’emprise d’un conjoint ou de proches.
“Nous nous adressons plus spécifiquement aux jeunes femmes de 18 à 25 ans qui sont victimes de violences intra-familiales, d’un conjoint violent ou qui peuvent être contraintes à la prostitution. Elles sont rarement au courant de l’existence du 115 ou du numéro spécial, le 3919 et passe souvent hors des radars des politiques publiques existantes”, explique Séverine Lemière, universitaire et présidente de l’association. Au départ, 40 chambres ont été ouvertes pour de jeunes victimes grâce aux orientations de partenaires territoriaux que sont les réseaux d’assistantes sociales des villes, les médecins, les missions locales, les établissements scolaires ou des associations de quartier.
Le projet s’inscrit dans le cadre du plan de création d’un millier de places supplémentaires pour l’accueil d’urgence des femmes victimes de violences sexistes et sexuelles annoncé en 2020. L’association FIT Une femme un toit a répondu présent et s’est d’abord mise en quête d’un lieu. “Il faut que l’endroit soit sécurisé et sécurisant, ainsi, il aurait été difficile d’opter pour de l’habitat diffus. Nous souhaitions un lieu où les personnes accueillies pourraient être regroupées et bénéficier en journée de la présence de deux travailleurs sociaux. La situation sanitaire aidant, nous avons trouvé un accord avec cet établissement hôtelier”, poursuit l’enseignante-chercheuse.
Les chambres font véritablement office de lieu de répit où les victimes peuvent d’abord se reposer, guérir et se libérer de l’emprise de leur ex-partenaire. Elles bénéficient du soutien de travailleurs sociaux ainsi que d’une équipe pluridisciplinaire composée de juristes, de professionnels de santé, de conseillers. “Nous leur proposons des contrats de séjour de 15 jours reconductibles pour une durée moyenne de 2 à 3 mois, ensuite, elle peuvent être orientées vers des structures d’accueil de longue durée comme les centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), ou pour les femmes qui ont des ressources et un travail, s’installer dans un logement définitif”.
Un dispositif financier encore précaire
Les femmes victimes qui n’ont pas de ressources ne payent rien et peuvent bénéficier de tickets services pour faire des courses, une participation à hauteur de 10% de leurs ressources est demandée aux personnes accueillies disposant d’un travail. Autrement, le reste de la charge financière que représente la gestion de ce centre d’hébergement d’urgence repose sur des subventions et partenariats financiers. L’État s’est engagé dès le lancement du projet à prendre en charge un tarif jour d’environ 35 euros par personne. L’association doit régulièrement chercher de nouveaux partenaires (services de l’État, collectivités, entreprises,…) pour boucler ses exercices budgétaires.
La ministre déléguée au Logement, Emmanuelle Wargon, en campagne LREM pour les régionales dans le Val-de-Marne, et Elisabeth Moreno, ministre déléguée notamment à l’Egalité entre les femmes et les hommes, ont visité ce centre ce vendredi pour annoncer la création au plan national de 1000 places supplémentaires et la généralisation d’un forfait jour à 35 euros, contre 25 euros, quelques mois auparavant. “Au début du quinquennat, il y avait dans tout le pays 5000 places, avec les 2000 places créées suite au grenelle contre les violences conjugales, nous les augmentons de 60%. C’est important de montrer que nous sommes là pour accueillir ces victimes qui osent de plus en plus parler”, insiste Elisabeth Moreno.
#ViolencesConjugales | Avec @EmmWargon, nous avons annoncé ce matin la création de 1 000 places d’hébergement supplémentaires pour les femmes victimes de violences en 2021.
— Élisabeth Moreno (@1ElisaMoreno) April 30, 2021
🔸Depuis 2017 : +60% de places (7 700 au total)
🔸En 2021 : hausse de +30% du coût des places pic.twitter.com/PCimJISObI
* Pour des raisons de sécurité des femmes hébergées, nous ne précisons pas la ville d’hébergement.
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