Les 650 km du RER V pourraient commencer à devenir une réalité dès la fin 2021. Le cahier des charges de ce vaste réseau de pistes et d’aménagements cyclables a été validé fin mars par les associations et les collectivités locales.
Pour rappel, le projet a germé en mars 2019, à l’initiative du collectif Vélo Ile-de-France qui regroupe une trentaine d’associations cyclistes de la région. Objectif : relier les nombreux bouts de pistes existantes pour en faire un réseau praticable et sécurisé de bout en bout. Présenté officiellement en janvier 2020, le plan de 9 lignes longeant les RER A, B, C, D, E, les deux voies le long de la Seine et de la Marne (S et M) et deux circulaires (PC et GC) a été d’emblée accueilli avec intérêt par les collectivités locales, cofinanceurs stratégiques, alors que l’un des grands enjeux de la métropole parisienne est de réduire l’automobile pour diminuer la pollution. De quoi y contribuer en complément des transports en commun. Depuis, la crise sanitaire et les incitations à éviter de s’agglutiner dans les bus et métros sans pour autant se jeter sur sa voiture individuelle, a accéléré le processus, avec notamment l’étape des coronapistes, massivement peintes sur les grands axes départementaux au printemps 2020. Même si depuis, plusieurs pistes ont été progressivement abandonnées.
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Ce 24 mars, l’accord sur le cahier des charges du RER V a constitué une étape décisive. Pour Louis Belenfant, directeur du collectif Vélo Ile-de-France, « c’est un engagement inédit ». Ce jour là, 95 responsables étaient réunis par visio-conférence pour valider ce cahier des charge dans le cadre du comité que ce dernier présidait aux côtés de Stéphane Beaudet, vice-président chargé de la stratégie institutionnelle, des transports et des mobilités durables de la région Ile-de-France. « Il faut surtout souligner l’ambition partagée de l’ensemble des collectivités, petites communes comme grandes agglomérations. Toutes ont validé le cahier des charges », commente Louis Belenfant.
Ce cahier des charges décrit les besoins auxquels devront répondre les aménageurs en termes de création de tracés directs, de sécurité, de choix des revêtements ou encore de signalisation. « Il permettra de garantir l’homogénéité et la qualité des aménagements pour les principaux tracés, et offrira à terme un haut niveau de services aux usagers », précise pour sa part la région.
L’objectif est, en effet, de faire émerger un véritable réseau de circulation, sans discontinuités et sécurisé avec des « pistes larges séparées de la voirie. » Ce qui n’ira pas sans des aménagements nécessaires de l’infrastructure existante, en prenant de la place sur la voirie, y compris en supprimant des files de stationnement.
Les études d’aménagement des axes prioritaires doivent être menées avant l’été. Le financement sera pris en charge à 60% , à hauteur de 300 millions d’euros, par la région. L’objectif est de finaliser ce parcours de 650 km cyclables d’ici 2025.
« Si l’on tient le calendrier, on pourra voir les premiers tracés du RER V se concrétiser dès la fin 2021, début 2022 », s’avance Louis Belenfant, qui concède que ces avancées lui paraissaient impossibles il y a seulement trois ans, lorsque le collectif Vélo Ile-de-France a diffusé en juin 2019 la première carte du RER V aux allures de plan de métro.
Le vélo électrique : un effet accélérateur
Au-delà de la crise sanitaire et ses coronapistes, l’autre facteur d’accélération est la démocratisation du vélo à assistance électrique qui permet de rouler à 25 km/heure sur un parcours régulier sans arrêt, incitant de plus en plus de gens à abandonner la voiture. « On a gagné dix ans », estime Louis Belenfant qui rappelle que le plan vélo et mobilités actives du gouvernement vise à tripler la part modale du vélo dans les déplacements du quotidien d’ici 2024, en passant de 3 à 9 %. De fait, sur certains axes, comme sur la coronapiste reliant Vincennes à Paris, le nombre d’usagers a triplé.
Le développement des vélocargos à assistance électrique a également commencé à susciter des vocations chez les artisans.
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Encore faut-il qu’il s’agisse de vraies pistes cyclables, sécurisées, et non une simple réservation de chaussée, protégée par des plots ou rien du tout.
Très bonne idée voire initiative …. également la sécurisation des stationnements pour celles et ceux qui circulent et ont peur de se faire voler leur vélo personnel.
C’est une très bonne chose que la région apporte son soutien au RERV. Espérons que cette initiative sera suffisamment soutenue aux autres niveaux de compétence : départements, territoires, communes…. Il faut aussi que les établissements publics indirectement concernés (VNF, IDFM, SNCF,…) jouent bien le jeu.
Enfin une nouvelle réjouissante et une réponse concrète aux enjeux de la mobilité durable en Ile-de-France. Cela incitera encore plus de monde à utiliser le vélo pour les déplacements au quotidien. C’est top !
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