Elles s’appelaient Berthe Stéphan, Marie Alphonsine Iehly-Voiturier et Marie Fernande Brunet-Taupin. Après avoir prodigué des soins durant toute la guerre 14-18 à l’hôpital Paul Guiraud, elles ont été décimées par la grippe espagnole.
La municipalité de Villejuif, en partenariat avec les associations d’anciens combattants et la LDH (Ligue des droits de l’Homme) s’apprête à leur rendre hommage en les inscrivant sur le monument aux morts de la ville. Une cérémonie en leur mémoire se tient ce 8 mars à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes.
Ces trois infirmières auxilières dans ce que l’on appelait alors, l’asile de Villejuif (aujourd’hui hôpital Paul Guiraud), se sont vues décerner par arrêté du ministère de l’Intérieur en date du 10 juin 1919, des médailles de bronze d’honneur des épidémies. Mais lorsque le monument aux morts de Villejuif, situé place de l’Hôtel de Ville, est érigé en 1922, elles ne figuraient pas parmi la liste des morts.
Depuis plusieurs années, la section locale de la LDH a donc tenté de réparer cet oubli. Avec le concours de la municipalité et d’associations d’anciens combattants, ULAC et UNC, les noms des trois infirmières vont enfin être gravés dans le marbre.
«Cet hommage rendu aux femmes qui ont assuré les arrières et les soins ne doit pas faire oublier, que plus de cent ans après, elles n’ont toujours pas l’égalité salariale qu’elles réclamaient alors. Les commémorations sont aussi faites pour cela. C’est un travail de mémoire indispensable au regard de la crise que nous vivons aujourd’hui, qui met le personnel soignant, qui n’a de cesse de réclamer la reconnaissance et les moyens nécessaires à ses missions, à rude épreuve», souligne Pierre Garzon, maire de Villejuif.
Les noms ont été gravés ce mardi sur le monument au mort comme en témoigne la photographie de une postée par la section Val de Bièvre de la LDH, qui, par ailleurs, dans sa feuille mensuelle donne quelques éléments de la vie de ces trois infirmières.
Marie Fernande Brunet est originaire de l’Orne où elle nait le 13 octobre 1889 à Ginai et se marie le 24 juillet 1909 à Exmes avec Albert Marie Taupin. Ils viennent habiter à Villejuif. Son mari meurt au front en 1915 et Marie Fernande décède en son domicile à Villejuif (54 avenue de la République) le 25 octobre 1918.
Berthe Stéphan est originaire des Côtes-d’Armor, née le 16 avril 1897 à Pommeret. Célibataire, elle décède en son domicile à Villejuif (54 avenue de la République) le 28 octobre 1918.
Marie Alphonsine Iehly est née le 21 avril 1894 à Saint-Dié dans les Vosges. Elle se marie le 3 octobre 1916 à Villejuif avec Georges Ulysse Voiturier. Un temps domiciliée, comme ses collègues, au 54 avenue de la République à Villejuif, elle déménage au 5 rue Moutier où elle décède le 13 novembre 1918, deux jours après l’armistice.
Leurs tombes à toutes trois sont, aujourd’hui à l’état d’abandon, dans la 2e division du cimetière communal de Villejuif
Encore une mauvaise utilisation du mot décimer. Chez les Romains, il s’agissait de punir un adversaire sur dix (soit un dixième). Et non pas la totalité des adversaires.
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