Dans quelques semaines, Axel Clerget, médaillé de bronze aux derniers Championnats du monde de judo (-90kg), représentera la France aux JO de Tokyo. En attendant, ce membre du club de judo de Sucy-en-Brie, qui travaille comme masseur-kinésithérapeute au Centre de rééducation et de réadaptation fonctionnelle de Villiers-sur-Marne, y a organisé des olympiades pour les jeunes de 5 à 18 ans. L’occasion d’inviter d’autres grands sportifs.
« Le but est de faire en sorte que les enfants puissent pratiquer eux-mêmes des activités physiques », motive le judoka. Durant une journée, une quarantaine de jeunes du centre se sont affrontés dans des épreuves de force, de basket et relais fauteuil, de pétanque et de molkky, avec en bonus un quiz sur les Jeux olympiques, avant d’être récompensés par des médailles en chocolat.
L’occasion aussi de partager avec les champions venus faire des démonstrations et discuter avec les enfants. À l’appel d’Axel Clerget, trois autres sportifs de haut niveau ont répondu présent : Luka Mkheidze, également venue du Judo Sucy et sélectionnée pour cet été dans la catégorie des moins de 60kg, Joseph Terhec (plus de 100 kg) et Marie Oteiza, médaillée d’or aux Championnats d’Europe de pentathlon moderne en 2018. “En cette année olympique, ce genre de partage me donne de la force“, témoigne Axel Clerget.
Au début, l’échange se fait timide, les jeunes sont impressionnés. Pour mettre à l’aise, ce sont les athlètes qui posent des questions et racontent leur quotidien, leur histoire. “Est-ce qu’il y en a parmi vous qui connaissent le pentathlon moderne ?” lance Marie Oteiza, consciente que son sport est moins médiatisé que le judo. Elle confie avoir commencé “la course et la natation à l’âge de sept ans”, avant d’embrasser les autres disciplines et détaille comment ce cocktail de cinq disciplines (course, tir, escrime, équitation, natation) implique une forte « dépense d’énergie et une alimentation plutôt souple », insistant aussi sur l’aspect mental. Luka Mkheidze évoque son enfance en Géorgie, et sa naturalisation qui lui a permis de représenter la France aux Championnats du monde, “une fierté.” Axel Clerget, lui, rappelle que les sportifs et les enfants ont des points communs car les judokas « font aussi de la rééducation, comme eux. »
“C’est où que vous vous blessez le plus ?” interroge le jeune Nolan. Genoux, cervicales… “toutes mes articulations ont déjà été blessées au moins une fois!” résume Axel Clerget, suscitant le rire dans la salle.
Au CRF de Villiers-sur-Marne, les jeunes viennent ici en hospitalisation complète ou de jour pour différentes pathologies, qu’elles soient liées à des polyhandicaps, un accident, un problème lié à la croissance. « Ils ont des handicaps variés, certains sont là pour quelques mois et pourront reprendre une vie normale mais d’autres ont un handicap beaucoup plus lourd, et ne pourront peut-être plus jamais marcher », explique Galatée Cosset-Desplanques, directrice du centre opéré par le groupe SOS. Justement, pour Axel Clerget, il y a un parallèle entre son sport, fait de combats quotidiens, et les épreuves endurées par ces jeunes.
“Quand j’étais à leur âge, le sportif qui m’a inspiré était Jackson Chanet [un boxeur originaire de Saint-Dizier comme Axel Clerget, ndr]. Je me suis dit que si lui pouvait faire ce qu’il a fait [champion d’Europe 2000 en amateur], alors tout le monde peut le faire, confie le judoka. J’espère voir un jour l’un de ces enfants réalisera ses rêves en étant un modèle d’inspiration. A ce moment-là, la boucle sera bouclée!”
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