Rien ne va plus sans le quartier des Luats, à Villiers-sur-Marne. Ce lundi 30 décembre, le trottoir s’est littéralement effondré sur lui-même. Alors que les grues se relaient en ville pour faire pousser de nouvelles résidences, cet épisode a achevé d’ulcérer certains riverains déjà agacés par la gêne qu’occasionne ces chantiers.
Au départ, les riverains de la rue de Chennevières à Villiers-sur-Marne ont cru à un accident mais en s’approchant du véhicule Audi coincé sur le bord de la chaussée, ils se sont vite rendu compte que le trottoir s’était effondré… Une découverte effrayante pour cette veille de Saint Sylvestre. Rapidement, les soupçons se portent sur les nombreux chantiers qui rythment le quotidien du quartier des Luats et plus généralement de Villiers-sur-Marne ces dernières années.
D’ores et déjà, le Conseil départemental du Val-de-Marne avait pris la décision, fin septembre, de mettre la RD233 en sens unique après avoir constaté des fissures de la voirie, à proximité de l’endroit où le sol s’est effondré avec la voiture. «C’est un tronçon extrêmement sollicité avec des passages de camions pour les chantiers immobiliers de la zone, les bus. Il y a également un ouvrage du Grand Paris Express dans le secteur», explique-t-on au Département.
Mairie de Villiers-sur-Marne et Conseil départemental se sont alors retournés contre le promoteur chargé de la construction et de la commercialisation de la résidence grand standing Le Clos des Vignes, sur un triangle en entrée de ville. Lors des travaux, un engin aurait heurté une canalisation d’eau. La fuite aurait alors créé une cavité fragilisant le sol de sorte qu’un mouvement de terrain a suffi pour briser un mur de soutènement et endommagé une partie de l’espace public avoisinant.
«Nous avions alerté le promoteur parce que nous avions déjà eu de mauvaises expériences avec l’entreprise de terrassement qu’ils avaient choisie. Le caisson a cédé sous le poids de la terre et de l’eau, entraînant au passage un trottoir. Nous avons obtenu qu’ils démontent la grue parce qu’ils ne pouvaient pas garantir la stabilité du terrain. Entre temps, ils ont fait venir des camions de terre pour éviter que ça ne s’affaisse et nous leur avons aussi demandé de commander une balayeuse pour nettoyer», explique-t-on au cabinet du maire de Villiers-sur-Marne.
Par chance, toutes les parties avaient le même assureur et une procédure contentieuse a pu être évitée. Une expertise a été menée et le chiffrage est en cours pour déterminer le coût de la reprise de chaussée et du trottoir par le promoteur. La mairie de Villiers-sur-Marne, qui comptait rouvrir dans les deux sens de circulation la rue de Chennevières, indique qu’il faudra désormais attendre la mi-février.
Pétition de riverains exaspérés par les chantiers aux Luats
Pour certains habitants du quartier, cet effondrement de chaussée a été la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Nicole Bricot, qui habite une rue voisine, a lancé une pétition qui a obtenu en quelques jours 130 signatures. Pour cette ancienne colistière du conseiller municipal d’opposition Jean-François Pirus, les Luats subissent depuis trop longtemps des chantiers qui nuisent à leur cadre de vie. «Il y en a ras-le-bol ! A peine un chantier a démarré qu’un autre commence à quelques centaines de mètres. Les camions couvrent les trottoirs de boues, ils pourrissent nos rues et les rendent impraticables. Nous subissons régulièrement des coupures d’eau et d’électricité impromptues. Maintenant, le sol s’effondre. Voilà plus de quatre mois que l’on ne peut plus venir de Champigny-sur-Marne et que l’on a modifié la circulation dans nos rues étroites. La signalisation a été mal conçue de sorte que des camions et même des bus doivent faire des manœuvres, des demi-tours et bloquer la circulation».
Au cabinet du maire, on reconnaît que la concomitance des chantiers, notamment dans ce quartier, est source de désagrément pour la population mais on explique avoir très peu de marge de manœuvre face à ces opérateurs privés. «Entre la loi ALUR, la loi Duflot et la métropole qui s’étend, notre ville, mais c’est valable pour tout le territoire, accueille de nombreuses constructions. Nos équipes sont sans cesse derrière les entreprises pour éviter des gênes du quotidien mais ce n’est pas toujours simple parce qu’entre les entreprises et les sous-traitants, il est impossible de surveiller tout le monde».
Un record de mises en chantier en Val-de-Marne
Alors que la ville compte environ 12 000 logements, 3250 ont été commencés entre 2015 et 2019 (chiffres Adil 94), représentant 27% du parc actuel, un record dans le département.
Lire à ce sujet :
C’est cela le bétonnage à outrance !!! Adieu la verdure… Les problèmes climatiques vont continuer à s’agraver. La moindre parcelle est construite. Epoque insensée …
Allez courage
Les gens l auront encore pour cinq ans ce maire bâtisseur.
Il faut éviter de se garer sur le trottoir. Surtout à Villiers-sur-Marne …
A villejuif nous avons des rues défoncée par les chantiers des lignes de métro mais pas que, les constructions se sont multipliées sous le “règne” de notre Maire de Droite. Notre ville est un chantier à ciel ouvert.
Que de mesure dans ces propos, que de bonne foi…
Pour faire concis :
1) Les gens ont besoin de se loger, il faut donc construire des logements. Ne pas le faire est irresponsable. On ne peut pas à la fois se plaindre du manque de logement et de la flambée des loyers et rester les bras croisés en se lamentant des quelques conséquences à moyen terme. Dans quelques années, ces désagréments passagers seront oubliés.
2) Le sujet n’est ni de droite, ni de gauche, c’est enjeu majeur de notre société. Preuve que la droite ne détient pas le monopole de la construction, et c’est peu de le dire : voyez les chantiers à Vitry ou encore, sur une échelle de temps plus longue, Créteil.
3) Ce vilain maire de droite avait prévu le financement des infrastructures publiques (écoles, parcs, projets culturels mais aussi trottoirs et requalification des rues) via des dispositifs comme le PUP, entre autres. Nul doute qu’à terme, donc, nos rues seront bien plus belles qu’avant. C’est d’ailleurs déjà le cas sur les projets immobiliers achevés. En revanche, je vous recommande de suivre les décisions de la nouvelle municipalité, qui a mis en pause ou annulé la quasi totalité des projets en cours. Pas sûr que cela soit salutaire du point de vue de nos rues…
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