Environnement | | 29/10/2021
Réagir Par

Vincennes: dépollution en vue au collège Saint-Exupéry

Vincennes: dépollution en vue au collège Saint-Exupéry

La date et les modalités sont enfin fixées. La dépollution et démolition partielle du collège Saint-Exupéry de Vincennes débuteront fin 2022. Le conseil départemental du Val-de-Marne envisage désormais de plus en plus concrètement un retour des élèves dans l’établissement refait à neuf à la rentrée 2027. Le montant des travaux, colossal, devait bénéficier en partie de subventions de l’Etat.

Mi-novembre, il y aura quatre ans que le collège Saint-Exupéry de Vincennes, ainsi qu’une crèche et un relais d’assistance maternelle, ont fermé en catastrophe après la découverte d’une pollution aux solvants chlorés tétrachloroéthylène (PCE) et trichloroéthylène (TCE) liée à l’activité d’une fabrique d’œillets métalliques – située en place du collège – de la fin du 19ème au début du 20ème siècle. A l’époque, la pollution avait été découverte fortuitement, à l’occasion de travaux dans l’établissement.

Depuis, le montant de la démolition-dépollution-reconstruction a été évalué à 45 millions d’euros! De quoi retarder les opérations pour chercher des financements. D’autant que, lors de la construction du collège, il y a une quarantaine d’années, c’était l’Etat qui était maître d’ouvrage et non le département. Pour la collectivité locale, il était donc logique que l’Etat participe. En attendant, le département a investi dans un collège provisoire avec vue sur le château de Vincennes qui a ouvert dès la rentrée 2018. Un investissement représentant à lui seul 12 millions d’euros.

Lire sur ce sujet :
Notre dossier complet sur la découverte de la pollution aux solvants chlorés au collège Saint-Exupéry de Vincennes
Comment la pollution du passé industriel plombe le budget des collèges
Clefs pour comprendre la pollution des sols en Val-de-Marne
Nos articles sur la pollution des sols en Val-de-Marne

La dépollution des sols dans le département constitue un sujet épineux depuis des années. Concernant les collèges, elle a jusqu’à présent empêché l’ouverture d’un établissement tout neuf à Ivry-sur-Seine, à cause des traces de mercure laissées par une fabrique de lampes Philips, et a retardé de plusieurs années un collège, désormais ouvert, à Vitry-sur-Seine. Dans les grands projets urbains le long de la Seine, comme Ivry Confluences ou Vitry Ardoines, ce passé industriel plombe considérablement les opérations, de l’ordre de 15% dans la région, selon le chiffrage de l’ORF (Observatoire régional foncier). C’est dans ce contexte qu’a été annoncé un fonds friches en septembre 2020, de 300 millions d’euros au niveau national.

En cet automne 2021, le conseil départemental du Val-de-Marne vient d’obtenir des premières subventions de l’État pour boucler le financement des travaux de dépollution et de démolition du site. Une première enveloppe de 3,4 millions d’euros a été obtenue dans le cadre de l’appel à projet régional relatif au “recyclage foncier des friches pour l’aménagement en Île-de-France”, un dispositif financé dans le cadre du plan relance. La seconde aide, de 1,6 million d’euros, vient de l’Ademe (Agence de la transition écologique) suite au lancement d’un appel à projet “reconversion des friches polluées”. Ces 5 millions d’euros vont abonder le chantier de dépollution évalué à 17 millions d’euros, auxquels il faudra ajouter 28 millions d’euros pour la reconstruction.

“La première étape consistera à détruire et dépolluer le bâtiment amianté. Le Département travaille notamment avec l’Architecte des Bâtiments de France sur la préservation du bâti existant remarquable. Cette étape devrait débuter au second semestre 2022. La seconde étape sera la reconstruction du collège, pour une rentrée des collégiens envisagée en septembre 2027”, rappelle-t-on au conseil départemental du Val-de-Marne, qui travaille depuis le début avec l’ensemble des partenaires et collectivités impliquées dont la ville de Vincennes.

“C’est grâce à la mobilisation de tous les élus du Val-de-Marne que nous avons pu intégrer ces terrains dans le fonds friche parce que ce n’était pas une évidence au départ. Nous allons devoir poursuivre la recherche de subventions étant donné que cette opération va avoir un coût supérieur aux 25 à 30 millions d’euros que l’on investit pour construire un collège. Les architectes des bâtiments de France sont très exigeants et demandent la reconstruction à l’identique de l’établissement. Divers schémas sont encore sur la table mais si nous voulons nous tenir à notre engagement d’ouverture en 2027, il faut lancer obligatoirement le chantier d’ici fin 2022”, explique le vice-président du département en charge des collèges, Nicolas Tryzna.

Lire aussi :

Abonnez-vous pour pouvoir télécharger l'article au format PDF. Déjà abonné ? Cliquez ici.
Aucun commentaire

    N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.

    Ajouter une photo
    Ajouter une photo

    Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

    Vous chargez l'article suivant