Un homme de 34 ans a été condamné jeudi à Paris à dix-huit mois d’emprisonnement, dont dix ferme, pour avoir envoyé, début mars par mail, des menaces de mort à 42 députés de tous partis.
Le tribunal correctionnel a ordonné le maintien en détention du prévenu déjà condamné en 2018 pour “menaces de mort réitérées”.
Cette peine est supérieure aux réquisitions du parquet, qui avait demandé à son encontre quinze mois d’emprisonnement, dont six ferme.
Livreur de repas pour des applications mobiles, il avait été interpellé le 16 mars dans l’hôtel social où il était hébergé à Vincennes (Val-de-Marne).
Il avait dès sa garde à vue contesté les faits. Il s’est redit à l’audience victime d’un piratage informatique. “Vu que je n’en suis pas l’auteur (des menaces, NDLR), c’est la seule explication”, a lancé le prévenu.
Un “axe de défense assez fantaisiste”, a estimé la procureure.
Son avocat a plaidé la relaxe.
Les 5 et 6 mars, 42 députés de tous bords, dont les noms commencent par les lettres C ou M, ont reçu des courriels de menaces, accompagnés notamment d’images d’égorgement.
Le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, qui n’a pas été destinataire de ces menaces, avait signalé les faits au parquet de Paris en application de l’article 40 du code de procédure pénale, imposant à toute autorité ayant connaissance d’un crime ou d’un délit de le signaler à la justice.
Une enquête pour “menaces de mort ou d’atteinte aux biens dangereuse pour les personnes à l’encontre d’élus”, confiée à la brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP), avait été ouverte le 9 mars.
Les députés ne se sont pas constitués parties civiles.
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