“La clé est sur la pelleteuse”, a expliqué ce jeudi en conférence de presse Pierre Bell-Lloch (PCF), à propos de l’opération d’intérêt national des Ardoines. Une façon pour le maire de Vitry-sur-Seine de dire aux services de l’État que ce chantier aujourd’hui à l’arrêt peut reprendre, à condition que les financements suivent.
Il y a deux ans déjà, Jean-Claude Kennedy (PCF), alors maire de Vitry-sur-Seine avait menacé de mettre l’OIN des Ardoines sur pause, faute de participation financière suffisante de l’État pour cette opération qui doit permettre la création d’un quartier de 10 000 et 20 000 habitants sur cette friche industrielle de 300 hectares. Pierre Bell-Lloch, son successeur, en a remis en couche en écrivant au Premier ministre en début d’année, et il menace désormais carrément d’appuyer sur stop.
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“L’État nous demande de créer des milliers de logements mais ne nous en donne pas les moyens. Il va même jusqu’à décider à notre place de ce qui doit se passer dans nos villes. J’en veux pour preuve des sujets cristallisants qu’il tente de nous imposer malgré ses engagements à la signature du contrat. Il y a ce dépôt pétrolier dont nous ne voulons plus et qui est toujours là, on nous demande aussi de renoncer aux 40% de logements sociaux, au plafonnement du prix de vente et à la décote pour les Vitriots autour de la future gare. Il manque 10 à 15 millions d’euros pour créer les services publics nécessaires à l’accueil de ces nouveaux habitants. Enfin, la part d’emplois dans l’opération est trop faible. Nous devons obtenir la garantie que les Vitriots puissent habiter cette ville”, a développé l’élu quelques heures avant la tenue de son Conseil municipal.
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Un tour de table financier à compléter
Peu après son arrivée à la tête de la commune, Pierre Bell-Lloch s’est régulièrement entretenu avec la direction de l’EPA Orsa et le cabinet de la préfecture du Val-de-Marne pour renégocier l’opération. En guise de bonne volonté, rappelle-t-il, le maire de Vitry-sur-Seine a même signé un protocole pour tailler dans les dépenses du projet à hauteur de 2 millions d’euros. Pas question toutefois d’aller plus loin en l’état. Pour acter ce protocole, il faut faire un avenant au contrat d’intérêt national “et nous nous y opposerons”, prévient l’édile. “L’État ne veut pas comprendre qu’en nous supprimant 44 millions d’euros de dotations depuis 2014, les termes du contrat ne sont plus les mêmes qu’il y a dix ans. Nous ne pouvons pas payer la dizaine de millions d’euros qui nous sont demandés chaque année. Nous sommes allés voir, dès le début de mon mandat, Île-de-France Mobilités, l’EPFIF, l’État, la région, le département, et nous sommes rendus compte que les financements n’étaient pas à la hauteur”.
Avec la prise de fonction d’une nouvelle préfète, Sophie Thibault, ainsi que le changement de direction de l’EPA Orsa, avec l’arrivée de Stephan de Faÿ, le maire de Vitry-sur-Seine espère que les négociations vont pouvoir reprendre sur de nouvelles bases.
Vote d’une étude sur la construction d’un école dans le périmètre de l’OIN
Le conseil municipal de Vitry-sur-Seine a voté ce jeudi l’autorisation au maire de signer le marché d’assistance à maîtrise d’ouvrage pour les études techniques liées à la construction du groupe scolaire Bel Air Nord. “Nous vous soutenons dans le bras de fer que vous avez entamé avec l’État mais nous interrogeons sur l’engagement d’une étude technique pour la construction d’un nouveau groupe scolaire sur le site des Ardoines, totalement lié aux futures constructions”, s’est demandé le conseiller municipal d’opposition David Montava (Vitry en mieux). “Les délais sont très courts. Nous allons prendre une décision très rapidement sur l’avenir de l’OIN, c’est pour cela que nous attendons le séminaire du 14 avril pour vous présenter les choses. C’est pourquoi on vous propose de délibérer maintenant. Si l’Etat cède sur nos revendications, il faudra qu’on fasse l’école assez rapidement pour répondre à nos engagements”, a répondu Pierre Bell-Lloch.
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