Quatre ans après avoir investi la centrale EDF de Vitry-sur-Seine en post-exploitation, la compagnie artistique Tangible va quitter les lieux. En guise de conclusion, la compagnie propose un ultime parcours artistique dans le bloc-usine lors des journées du patrimoine, une rencontre autour de la biodiversité renaissante du site et une rétrospective du travail mené depuis 2018.
La résidence artistique a commencé il y a quatre ans dans l’ancienne centrale, à l’initiative de la ville, l’Epa-Orsa (aménageur du renouvellement urbain de Vitry) et la fondation EDF, pour accompagner la transition, prendre le temps de recueillir les souvenirs, créer autour de ces derniers, avec la population. Le premier acte concernait la fin du parc à charbon. Désormais, c’est le bloc usine lui-même qui va disparaître.
En principe, la résidence devrait durer deux ans mais la seconde vague épidémique et l’annulation en cascade des opérations prévues l’automne dernier sur le site de l’ancienne centrale thermique ont prolongé d’un an la présence dans ce complexe industriel en post-exploitation. De quoi se laisser le temps d’élaborer un parcours final dans le bloc-usine. Pas de danse cette année contrairement aux performances dans le parc à charbon mais un dialogue entre les machines encore entreposées et la flore et faune renaissantes.
“Au cours de cette longue période de quatre ans, nous avons beaucoup travaillé le volet mémoriel. Puis, en 2019, à l’approche de la fin de l’expérience, nous avons commencé à nous intéresser à la nouvelle identité de ce site en transition où s’est développé du vivant. Nous avions à cœur de montrer la façon dans le végétal et l’animal s’étaient invités dans ce lieu en transmutation”, explique Edwine Fournier qui co-dirige la compagnie. Si le site est constamment supervisé par EDF, la fin de l’exploitation de la centrale a laissé le champs libre à des mousses et lichens. “Le labo de chimie de l’usine a été transformé en observatoire du vivant, les corps métalliques sont devenus des substrats. Des fougères ont poussé par endroit, offrant un joli mouvement cyclique puisque le charbon est issu de la concrétion de ces plantes”.
Pour pousser la démarche, la compagnie a pris contact avec le Muséum d’histoire naturelle dont plusieurs chercheurs et naturalistes sont venus travailler sur la biodiversité du site. Une rencontre avec le public sera organisée au théâtre Jean Vilar le jeudi 7 octobre dès 18h30 et pour partager leur expérience.
Pour la compagnie, cette biodiversité peut être le trait d’union entre ce site voué à disparaître ou à muter, et le nouveau quartier des Ardoines qui doit éclore tout autour dans les prochaines décennies. “Nous avons récupéré 8 boulets de 800 tonnes chacun qui permettaient de broyer le charbon et avons expérimenté leur ensemencement par des broyas de mousses et de lichens recueillis sur le site. Il pourrait être intéressant de disposer ces boulets à divers endroits du quartier pour une résonance dans le temps”, poursuit Edwine Fournier.
Rendez-vous du 17 au 19 septembre
Le parcours au sein du bloc-usine sera proposé les 17, 18 et 19 septembre au cours de trois séances quotidiennes (9h30, 13h30, 17h – à partir de 12 ans). Les jauges ont été revues à la baisse. L’entrée est gratuite mais les réservations sont obligatoires auprès d’Aude Fanget (06 76 49 05 53).
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