Chaque année, le centre de formation des apprentis (CFA) de couverture-plomberie d’Alfortville fournit des dizaines de bras pour le marché très gourmand en main d’œuvre des toitures parisiennes. Focus sur l’enseignement de ce métier méconnu.
Ces couvreurs habillent les toits de zinc, d’ardoises, de tuiles, plus rarement de plomb ou de cuivre et il y a de quoi faire sur la place parisienne. Les professionnels de ce secteurs estiment qu’il manque à Paris environ 500 artisans pour pouvoir honorer toutes les commandes, 20 000 dans la France entière.
Dans la région, quatre centres forment à ces métiers: ceux des compagnons du devoir, de la fédération compagnonnique, de la fédération du bâtiment, et celui d’Alfortville. Situé derrière le lycée polyvalent Maximilien Perret, dans le sud de la ville, il accueille chaque année environ une centaine d’apprentis en CAP couvreur et une quinzaine de jeunes souhaitant se perfectionner avec un brevet professionnel.
Jean-François Savin achève sa mention complémentaire en zinguerie, il travaille déjà depuis quelques années sur les toits de Paris en parallèle à son apprentissage “Il y a des gens très compétents qui partent chaque année à la retraite, il faut qu’une nouvelle génération émerge pour les remplacer”. Il effectue avec sept autre camarades un exercice en situation. Sur des maquettes de pans de toitures à pic, ils doivent réaliser une couverture avec des blocs d’ardoises qu’ils taillent eux mêmes au marteau et installent avec les accessoires adéquats.
Qu’est-ce qui a attiré ces jeunes ? Certains évoquent des conseils de formateurs, d’autres un ancêtre ayant exercé cette profession,… “C’est un métier en extérieur, donc ça a parfois ces inconvénients en fonction de la météo mais sinon c’est plaisant, et puis lorsqu’on se situe aussi haut, on ressent de l’adrénaline”, témoigne Thomas Pastre, apprenti.
Une année perturbée par la crise du Covid
Après cette période perturbée par la crise sanitaire, certains appréhendent leurs examens finaux. “En gros, nous avons perdu presque un an parce qu’en distanciel, nous n’avons pas pu pratiquer. Même chose lors des semaines en entreprise puisque toutes les équipes n’ont pas été ré-autorisées à travailler”, explique l’un des élèves.
“Un maître-artisan aime transmettre son métier et s’il doit vous garder un an de plus le temps que vous acheviez la validation de votre diplôme, il le fera”, rassure Nicole Richard, présidente de la chambre des métiers et de l’artisanat du Val-de-Marne.
“Nous avons d’excellents taux de réussite avec 92% des élèves du CAP couverture qui obtiennent leurs examens. Concernant le brevet professionnel, un seul élève ne l’a pas obtenu. Nous réfléchissons à la mise en place d’une évaluation en continu mais il ne faut pas que ce soit trop chronophage sur l’année parce que nous ne les avons qu’un nombre réduit d’heure ici”, explique Anne Heyer, la directrice du CFA.
Ce jeudi, l’établissement a reçu la visite du ministre délégué aux petites et moyennes entreprises, Alain Griset, venu saluer les perspectives d’avenir de ces apprentis. “Il y a encore de nombreux logements à construire, et aussi la rénovation énergétique. Vous avez de longues années de travail devant vous et avez la chance de pouvoir espérer faire toute votre carrière dans ce secteur ce qui est rare aujourd’hui”.
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