Deux prévenus comparaissaient ce jeudi 6 janvier au Tribunal correctionnel de Créteil suite à l’agression de Boukary Gassama, adjoint à la jeunesse d’Ivry-sur-Seine à la sortie d’un match de handball le 8 octobre 2021.
L’élu avait avait d’abord été mis au sol par coup de bouteille derrière sa tête et roué de coups de pieds par un groupe de six à huit individus masqués en sortant du gymnase Delaune après la rencontre entre l’équipe de Caen et l’Us Ivry, avant de recevoir trois coups de couteau dans la cuisse. Deux proches de l’élu, dont l’adjoint délégué aux personnes âgées, Ghaïs Bertout-Ourabah, avaient également été légèrement blessés en tentant de s’interposer.
Cette agression avait suscité l’émotion en ville et une manifestation contre la violence avait rassemblé 250 personnes le 17 septembre.
3 ans de prison dont 18 mois avec sursis
A l’automne, quatre personnes avaient été interpellées dont deux ont été amenées à comparaître. Nathan C., l’un de ces prévenus, âgé de 20 ans, a été condamné à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis. Ce sont des traces de sang retrouvées à environ 200 mètres des lieux de l’agression qui ont permis aux enquêteurs de remonter jusqu’à lui grâce à une analyse ADN. Fortement alcoolisé avant de passer à l’acte, ce dernier s’était blessé à la main avec une bouteille d’alcool. Or, plusieurs témoignages faisaient également état d’une blessure à la main chez l’un des agresseurs.
Le tribunal a suivi à la lettre les réquisitions du parquet à son encontre. Le parquet n’avait pas demandé une peine plus sévère contre le prévenu, arguant que si sa participation à l’agression était certaine, il n’était pas forcément l’auteur des coups de couteau.
Pour Gelton L., le second prévenu, âgé de 26 ans, le ministère public avait demandé la relaxe. Lors de sa première audition, la victime avait déclaré ne pas reconnaitre la voix de ses agresseurs, avant d’identifier, dans un second temps, la voix de ce second prévenu. Gelton L., de corpulence imposante, ne correspondait pas non plus aux descriptions physiques des agresseurs livrées par les témoins, qui ont fait état de jeunes de “20 ans maximum”, tous “plutôt maigres”.
“On a cru qu’il y avait des motivations d’ordre politique dans ce dossier. Il n’en est rien”, a déclaré Me Serge Money, se réjouissant de la relaxe de son client.
Une rivalité entre quartiers pourrait expliquer l’agression
Les motifs de cette agression restent flous. Lors de ses auditions, la victime avait indiqué que celle-ci était probablement liée à une rivalité entre deux quartiers rivaux d’Ivry, en cours depuis plusieurs années. Les agresseurs, issus de la cité Amédée Huon, auraient identifié Boukary Gassama comme faisant partie de la cité Voltaire.
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