Tomates, oignons, haricots, melons, pêches… à la Maison des communistes d’Alfortville, ce sont plus de 400 kilos de fruits et légumes qui ont trouvé preneurs jeudi dernier, à l’occasion de la vente annuelle à prix coûtant organisée par le Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef) et les militants communistes. Alors que l’inflation se poursuit, les habitants étaient au rendez-vous et aimeraient bien voir l’opération se répéter plus souvent.
Des pommes à 1,80€ le kilo, du raisin à 2,40€, des melons à 2,60€ la pièce… “Cette année, nous avons surtout des produits issus du Sud-Ouest et des Charentes”, explique Fatima Khallouk, militante PCF et adjointe au maire. Après trois heures de vente, plus de 75 personnes sont venues faire leurs emplettes. En peu de temps, il ne reste plus que quelques salades, sacs de pommes et une poignée de cageots de melons. Il faut dire que les militants n’en sont pas à leur coup d’essai. Déployée dans 11 villes du Val-de-Marne et partout en France, l’opération existe depuis quinze ans, et vise à sensibiliser les consommateurs à la juste rémunération des paysans et au juste prix pour les consommateurs. “Nous avons prévenu les gens via les réseaux sociaux, et en collant des affiches dans les halls d’immeubles”, explique Fatima Khallouk.
Inflation sévère
Les clients, eux, sont au rendez-vous, au courant par le bouche à oreille ou intrigués par l’affichette déployée devant la Maison des communistes. “Je suis venue la première à 8h ce matin ! Je voulais être sûre d’avoir des légumes, de pouvoir choisir, et puis je ne voulais pas faire la queue !”, témoigne Patricia. “En ce moment, on regarde les prix. Cela m’arrive de me priver de certains produits trop chers, comme les melons ou la viande”, confie la sexagénaire. Selon l’association Familles Rurales, les prix des fruits et légumes ont effet augmenté en moyenne deux fois plus que l’inflation en un an (+11%).
“Tous les trois mois, ce serait bien”
Même motivation pour Gisel, 67 ans, qui regrette que la vente n’ait lieu qu’une fois par an. “Surtout que je viens de prendre ma retraite. Donc tout ce qui est économies, je prends !“, explique cette ex-employée de mutuelle de 67 ans, au repos depuis décembre dernier. “Idéalement, je n’achète du bio. Quand je suis seule, ça va encore. Mais quand ma famille vient me voir, c’est plus cher ! Avec mes petits enfants, le kilo de pommes part en une journée” explique-t-elle.
Jean-Jaques et Sylvie aimeraient aussi voir cette initiative plus souvent. “Tous les trois mois, ce serait bien”, suggère Sylvie. “Moi, j’ai l’habitude de commander des paniers bio depuis cinq ou six ans. Au moins, leurs carottes ont le goût de carotte, que j’ai connu chez ma grand mère quand j’étais gamine !”, se souvient-elle. “Leurs produits n’ont rien à voir avec les fruits et légumes des grandes surfaces. Avec les herbicides et pesticides qu’ils mettent dedans, pour moi c’est carrément du poison !” abonde son mari.
“solidarité concrète”
Pour les membres du PCF en charge de la vente, cette initiative vise à la fois à faire passer un message mais a aussi un caractère solidaire. “Cette action fait partie de ce que l’on appelle au PCF la solidarité concrète : on aide les gens, sans forcément leur tenir un discours politique” argumente Fatima Khallouk, qui milite depuis 23 ans. “Ce qui est intéressant, c’est l’échange avec les usagers. Vendre des fruits et légumes de qualité à un prix correct, c’est un acte politique, bien sûr. Et s’il y a tant de gens qui sont venus nous les acheter, c’est qu’il y a un enjeu. Mais pour autant, on ne distribue pas des tracts à chaque client !” ajoutent Alex et Anissa, la vingtaine, au parti depuis 2020.
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