Depuis jeudi dernier et le déclenchement d’une offensive militaire russe contre l’Ukraine, élus et membres associatifs de Fontenay-sous-Bois prennent des nouvelles régulières de la ville jumelle de Brovary, à une vingtaine de kilomètres au sud de Kiev. Après la sidération, une chaîne de solidarité est en train de s’organiser.
A Fontenay-sous-Bois, la culture de l’accueil se perpétue depuis plusieurs décennies. Dans les années 70, la ville a ouvert ses portes à plusieurs centaines de réfugiés du Chili, chassés après le coup d’Etat de Pinochet. Plus récemment, ce sont des Afghans qui ont trouvé du répit dans la commune. Dès ce week-end, Jean-Philippe Gautrais, a annoncé que la commune était prête à accueillir des réfugiés ukrainiens.
En attendant de s’occuper de l’hébergement, pour lequel les services de l’Etat sont décisionnaires, Fontenay-sous-Bois s’est portée au secours de Brovary, sa ville jumelle située en Ukraine. “Ce lundi encore, nous avons reçu un message du maire, Ihor Sapojko, qui nous a dit que la ville était sous contrôle et que de nombreux habitants avaient pris les armes pour aller défendre la banlieue de Kiev. Il nous a fait part des besoins de l’hôpital local en termes de matériel. Une réunion doit avoir lieu avec la mairie pour organiser la logistique”, résume Martine Antoine, vice-présidente du comité de jumelage. Lors des premiers jours du conflit, cette ville de presque 100 000 habitants à une vingtaine de kilomètres au nord de Kiev a déjà eu à déplorer 7 morts et une dizaine blessés.
Si de nombreux habitants ont contacté la mairie et les associations locales pour proposer des dons, priorité a été donnée au matériel médical et aux médicaments. Une réunion en mairie doit avoir lieu ce mardi après-midi pour déterminer les modalités logistiques de cette collecte, notamment l’acheminement.
36 ans de coopération avec Brovary
C’est dans les années 80 que Fontenay-sous-Bois et Brovary se sont rapprochées, à l’initiative d’une enseignante du collège Jean-Macé. “Cela s’est traduit par des échanges d’élèves mais avec les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl, les enfants fontenaysiens n’y sont plus retournés. Nous avons continué à recevoir des jeunes ukrainiens suivis pour des problèmes de santé. Certains se joignaient aux colonies de vacances”, relate Martine Antoine. Les deux villes se sont officiellement unies par une convention de jumelage en juin 1986.
Des liens amicaux sont nés de ces échanges et l’association des amis de Brovary a vu le jour, mettant en contact les clubs sportifs locaux. C’est ainsi que les équipes de football et de hockey sur glace locales ont participé à des rencontres avec leurs homologues ukrainiens.
En 2018, pour marquer le centenaire de l’armistice de la première guerre mondiale, Fontenay-sous-Bois a invité des enfants de ses villes jumelles à écrire des textes sur la paix. Ils ont été réunis dans un ouvrage “Paroles d’enfants pour la paix”. “Nos amis ukrainiens étaient déjà concernés par la guerre au Dombas. Nous avions analysé la situation et constaté la nécessité, à l’échelle de nos villes, de travailler sur la culture de la paix. Depuis, nous n’avons pas pu nous réunir mais un forum pour la paix dans l’une de nos villes jumelles ukrainienne, en partenariat avec l’Unicef est prévue“, témoigne la bénévole.
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