Politique | | 22/04/2022
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A Neuilly-sur-Marne, on regrette le coup d’arrêt de l’arrivée du métro 11

A Neuilly-sur-Marne, on regrette le coup d’arrêt de l’arrivée du métro 11 © Charles Henry

À quelques jours du 2ème tour de l’élection présidentielle, Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué aux transports, a fait campagne à Neuilly-sur-Marne. Dans cette commune de Seine-Saint-Denis où Jean-Luc Mélenchon a fait un carton avec 41,29% des voix, soit presque deux fois plus qu’Emmanuel Macron, on regrette la mise en stand by de l’arrivée du métro 11.

Dès son arrivée en plein cœur du nouveau quartier Maison Blanche, Jean-Baptiste Djebbari est interpelé sur la principale préoccupation des habitants: la relance du projet de prolongement de la ligne 11 du métro. Et c’est Djénéba Diaby, adjointe (LREM) au maire, qui soulève d’emblée la question: “Le prolongement a été mis en stand by depuis plusieurs années. Mais vous avez ici beaucoup d’habitants qui ont investi avec en tête l’arrivée du métro. Quand on se tourne vers la région, on nous renvoie vers l’Etat. Je pense qu’aujourd’hui l’objectif c’est d’ouvrir les discussions pour qu’Ile-de-France Mobilités puisse nous permettre d’avoir cette ligne 11”, enjoint l’élue.

Car le quartier, comme l’ensemble de Neuilly-sur-Marne, reste enclavé. Pour rejoindre le RER A, il faut marcher 10 minutes jusqu’à la route nationale 34 et prendre le bus 113. “Mais à l’heure de pointe il faut souvent laisser passer deux ou trois bus avant de pouvoir y entrer“, témoigne une habitante. “Dans l’immédiat, c’est un problème plus important pour moi que de savoir si j’irai voter dimanche. Je ne sais pas encore”, indique-t-elle.

Alors que la mise en service du prolongement de la ligne 11 entre Mairie des Lilas et Rosny-Bois Perrier est prévue fin 2023-2024, le tronçon jusqu’à Noisy-Champs a été “enterré” selon les termes de Zartoshte Baktiari, le maire de Neuilly-sur-Marne et “ce depuis le gouvernement de Jean-Marc Ayrault.” Joint par téléphone, l’édile qui a été confirmé dans ses fonctions en février suite à une élection municipale partielle, n’était pas présent lors de la visite de Jean-Baptiste Djebbari. “Depuis mon élection en 2020, nous bataillons pour relancer ce projet“, explique-t-il.

De son côté, Ile-de-France Mobilités (IDFM) considère toujours qu’“il n’y en a pas besoin pour l’instant, la demande n’est pas suffisante. Mais sans doute un jour, une fois que le secteur se sera davantage développé.”

Réévaluation des études

L’enjeu est pourtant de taille alors que 4 000 logements devaient à l’origine sortir de terre dans le nouveau quartier de Maison Blanche tel que le projet avait été acté par l’ancien maire (divers gauche) Jacques Mahéas.

À ce jour environ 1 200 logements ont été construits dans le cadre de la phase 1. En l’absence notamment de solution de transport lourd, l’actuel maire, Zartoshte Bakhtiari, a toutefois freiné la poursuite de cet aménagement conduit par Grand Paris Aménagement (GPA). Au lieu des 1 200 logements prévus dans la 2ème phase, 800 devraient désormais être livrés en 2026. Le maire a aussi imposé une limitation des constructions à quatre étages.

Pour l’association des résidents du Parc de Maison Blanche (ARPMB), comme pour la mairie, IDFM ne tient pas compte du développement du quartier dans ses projections. Jean-Baptiste Djebarri, qui a également fait état de l’enjeu financier du projet, a promis de demander la réévaluation des études.

En attendant, on prendra le vélo“, souffle Jean-Baptiste de l’ARPMB, qui a échangé brièvement avec le ministre, conscient que ces projets mettent plus de dix ans à être mis en œuvre. “Dans les faits, les gens doivent se débrouiller ou continuer à utiliser leur voiture alors que l’enjeu était de faire de cette partie de la ville un écoquartier de référence en Ile-de-France“, souligne Younès, président de l’association.

Ça ne veut pas dire qu’on vendra notre appartement”, précise néanmoins Jean-Baptiste, qui met en avant “la chance d’être dans une copropriété où tout le monde se connait et s’entraide.” La petite communauté d’habitants a en effet renforcé ses liens face aux déboires du projet immobilier conduit par Grand Paris Aménagement (GPA), avec les retards pris dans l’installation des commerces prévus, la finalisation des travaux de voirie ou de la crèche.

A chacun de décider”

Un plus loin, dans le quartier des Fauvettes, Jean-Baptiste Djebbari est interrogé sur le stationnement et le prix des carburants. Autant de problèmes sur lesquels il n’a pas vraiment prise. “C’est important d’aller à la rencontre des gens. Mais je n’ai pas de consigne de vote à donner. C’est à chacun de décider.”

Je voterai Macron parce qu’on n’a pas vraiment le choix“, confie Souleymane Faty, un jeune entrepreneur qui accompagne la visite du ministre délégué aux transports. Avec d’autres créateurs d’entreprises du quartier des Fauvettes, il a intégré le réseau du Grand numérique, une plateforme lancée par le député Patrice Anato (LREM) pour favoriser le développement de l’entrepreneuriat en Seine-Saint-Denis. “Ce qui m’intéresse, c’est qu’on puisse développer nos projets, entreprendre. Parce que s’il n’y a pas d’opportunités, qu’est ce qu’il reste comme option ? C’est pour ça que pour certains c’est le deal…“, abonde Mathias Mory.

Linda, 25 ans, qui habite le nouveau quartier de Maison Blanche, prévient qu’elle ne se déplacera pas aux urnes dimanche, même s’il elle concède un risque que Marine Le Pen soit élue. Pour elle, le problème du président sortant c’est “la gestion du Covid qui a été mal maitrisée.

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