Handicap | | 09/01/2022
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A Saint-Mandé, un centre de santé dédié aux personnes handicapées

A Saint-Mandé, un centre de santé dédié aux personnes handicapées

Initié par l’Institut Le Val-Mandé (ILVM) qui accueille quelque 600 usagers handicapés de tout âge en externat comme en internat, le centre de consultations médicales Val’Consult a étendu son accueil à tous les porteurs de handicap du Val-de-Marne depuis un an. Reportage dans ce centre de Saint-Mandé.

C’est suite à un appel à projet de l’Agence régionale de santé que le centre a vu le jour, pendant en Val-de-Marne du pôle Cristales de Ville Evrard en Seine-Saint-Denis. D’abord rodé auprès des usagers de l’Institut qui compte plusieurs structures dont un Esat (établissement de travail pour les personnes handicapées), un IME (Institut médico-éducatif, de l’accueil de jour, un foyer d’hébergement, une Maison d’accueil spécialisé (Mas) pour personnes très handicapées, le centre s’est ouvert depuis un an à tous les publics porteurs de handicap dans le département, voire au-delà.

Le centre propose des consultations en médecine généraliste, spécialisée (ophtalmologie, neurologie, neuropédiatrie, oto-rhino-laryngologie, gynécologie, rhumatologie) et des soins infirmiers. En 2021, une centaine de consultations ont été proposées, concernant pour moitié l’ophtalmologie. Un part importante du public ayant bénéficié de ces services est porteuse de troubles du spectre autistique.

“Il y a énormément de personnes handicapées qui sont rupture de soin. C’est souvent difficile pour eux de trouver des personnels soignants capable de travailler avec eux. Les actes médicaux anodins comme un examen de la bouche, une consultation en ophtalmologie, un examen gynécologique ou une prise de sang, prennent davantage de temps à être réalisés. Il faut prendre le temps, expliquer, faire preuve d’empathie”, résume le docteur Chloé Tambosco.

Pour s’organiser, un protocole d’accueil a été mis en place et la durée moyenne de consultation avoisine l’heure. “Tout d’abord, un infirmier réalise un entretien téléphonique pour bien évaluer les besoins de la personne. Parfois, si nous ne proposons pas les soins désirés, nous pouvons faire un travail d’orientation vers d’autres établissements. Un rendez-vous est ensuite programmé pour une prise de contact, afin de se familiariser avec les lieux. La consultation vient seulement ensuite, en prenant le temps nécessaire. Il est même possible de le faire en plusieurs fois. Nous nous adaptons”, résume Géraldine Broband, infirmière coordinatrice.

Lors que les patients sont trop agités, il peut leur être proposé de se tranquilliser via un masque de Meopa, un gaz anxiolytique et analgésique. Cette substance, qui s’impose de plus en plus pour des soins somatiques de personnes handicapées, a d’abord été utilisée par des chirurgiens-dentistes pionniers dans la prise en charge de ces patients.

“Il y a encore beaucoup de professionnels qui ont des a priori sur les patients handicapés. Notre but est aussi de travailler avec la médecine de ville pour les aider à monter en compétence. Nous avons diffusé à nos équipes des formations aux méthodes comportementalistes pour pouvoir travailler efficacement avec des personnes ayant des troubles du comportement et de la conduite. Cette année, dans le contexte particulier de la Covid, nous avons pu réaliser une centaine de consultations. En 2022, nous en visions 500. C’est le nombre de consultations qu’un médecin généraliste fait en un mois, c’est dire le temps que cette prise en charge nécessite”, explique Hervé Pigale, le directeur de l’ILVM.

L’Agence régionale de santé d’Île-de-France (ARS IDF), à l’initiative de l’appel à projet, souhaite compléter le maillage régional de ces centres dédiés, et travaille actuellement sur des projets dans les Yvelines et les Hauts-de-Seine.

“Nous estimons aujourd’hui qu’il y a 40% de personnes handicapées qui n’ont pas recours aux soins. Les facteurs sont multiples, des progrès ont été faits en la matière mais il faut continuer”, reconnaît Sophie Cluzel, secrétaire d’État aux Personnes handicapées qui était en visite sur place ce vendredi.

Manifestation de personnels
Ce vendredi, la présence de la secrétaire d’Etat a donné lieu à une manifestation de plusieurs représentants syndicaux, donnant lieu à un échange entre ces derniers et la directrice du cabinet ministériel tandis que le directeur de l’ILVM rappelait l’un des motifs de mécontentement des agents. “Le complément de traitement indiciaire versé dans le cadre du Ségur de la Santé aux personnels non médicaux de la fonction publique hospitalière n’a concerné qu’une moitié de notre personnel. Nous connaissons une fuite dans nos services supports de personnes qui vont travailler notamment dans les Ehpads publics”.
Lire également : Handicap: les suspensions pour non vaccination affectent l’Institut Le Val Mandé

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