Ce lundi matin, ce-sont 47 kg de cheveux qu’Audrey Laurent, gérante du salon de coiffure Andalasia, a apportés à une entité de recyclage sous forme d’une douzaine de gros sacs en papier bien remplis. Autant de mèches tombées des épaules de ses clients depuis septembre 2019.
“Il s’agit des mèches propres qui tombent sur le sol. Le cheveu ne pourrit pas, il est d’une résistance incroyable!” souligne la coiffeuse qui ne jette plus aucune boucle depuis plus de deux ans.
Pour les grandes mèches, qui dépassent les 10 centimètres, Audrey Laurent avait déjà pris l’habitude de les conserver pour en faire don aux associations qui les récupèrent afin de confectionner des perruques pour les personnes atteintes d’alopécie, souvent en raison de traitements par chimiothérapie contre le cancer. Un réflexe pris depuis cinq ans, qui s’est tout simplement prolongé par un recyclage total de cette matière capillaire.
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Pour les petits cheveux, qui représentent l’essentiel de ce qui est coupé, le recyclage permet de fabriquer des boudins capillaires mis à flot dans les océans, les zones portuaires, ou plongés dans des sites pollués. Le caractère lipophile du cheveu lui permet en effet d’absorber huit fois son poids en hydrocarbures.
Cette matière première, récupérée par différents acteurs du recyclage, à l’instar de la startup Capillum ou de l’association Coiffeurs justes, les deux partenaires à qui la coiffeuse donne ses cheveux, peut aussi être utilisée dans le domaine agricole ou donner lieu à une récupération de sa kératine, son principal composant.
Dans le département, plusieurs dizaines de salons de coiffures ont déjà pris le pli, mais il reste encore beaucoup de cheveux à la poubelle. A l’échelle du pays, l’enjeu est de taille. Selon la startup Capillum, ce-sont 4 000 tonnes de cheveux qui sont jetées chaque année, représentant la moitié des déchets des salons de coiffure.
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