Encore peu connu du milieu scolaire, le dispositif Erasmus Plus permet chaque année à des milliers de lycéens de partir en voyage d’échange avec le financement de l’Union européenne. A Saint-Maur-des-Fossés, un professeur du lycée Teilhard de Chardin a saisi la balle au bond et fait partir une classe entière dans le cadre d’un échange tripartite avec des lycéens croates et italiens sur le thème de la Responsabilité sociale des entreprises (RSE).
“I Tekno Positiv“, voilà le nom du projet d’échange auquel participent le lycée Teilhard de Saint-Maur, et les lycées IstitutoTecnico Statale Per Il Turismo Marco Polo (Italie) et Ekonomska i trgovacka skola (Croatie). A l’initiative, Christophe Havard, professeur d’économie/gestion du lycée privé Val-de-Marnais. ” Je voulais que mes élèves puissent avoir des contacts en anglais dans d’autres pays, ce qui fonctionne très bien pour un apprentissage durable de la langue“, explique l’enseignant. Pendant ses recherches, il pense très vite à l’Union européenne et à son programme Erasmus+. “Le dispositif est très connu des étudiants dans le supérieur, alors qu’il se fait beaucoup plus discret dans le secondaire, c’est très dommage“, estime-t-il. De fait, son projet a reçu une subvention de près de 40 000€ pour encourager les mobilités entre établissements partenaires et promouvoir “les valeurs européennes“.
La responsabilité sociétale des entreprises (RSE), au coeur du projet
Concrètement, le professeur a commencé par organiser des classes en ligne entre ses élèves et les lycéens croates et italiens qui viennent de deux établissements d’enseignement technologique. “On voulait avoir une approche différente de l’étude de l’anglais par la littérature, et des sujets uniquement culturels. C’est intéressant de parler de choses plus techniques comme le management, discipline que j’enseigne à mes élèves“, explique Christophe. Une des idées du professeur était aussi de permettre à des élèves des filières technologiques, souvent moins bien considérées, de partir en voyage dans le cadre de leurs études.
Pour cela, le professeur a chois une thématique motivante pour les élèves. Comme l’explique Edouard, 17 ans, qui passe en terminale STMG (sciences et techniques du management et de la gestion). “L’objectif, en plus de l’aspect purement “échange”, c’était de rencontrer des entreprises et de discuter avec elles de leur politique RSE [responsabilité sociétale des entreprises]. Cela nous a permis de parler d’écologie et de développement durable.”
En mars, les élèves du lycée Teilhard sélectionnés l’année précédente (le covid ne permettant alors aucun départ) se sont ainsi envolés pour la Croatie. Et en mai, ce-sont les lycéens croates et italiens qui les ont rejoints en France. Dans les deux pays, les élèves ont discuté RSE avec des entreprises locales. “Avant de rencontrer les entreprises, nous faisions beaucoup de travaux préparatoires en groupe afin de se mettre d’accord sur les questions que nous allions leur adresser” explique Nathan, qui passe en terminale générale.
Pour Lucy, 17 ans, bientôt en terminale générale, le projet a été la bonne surprise de son option management en anglais choisie lors de son inscription en seconde. “Je me suis inscrite sans savoir qu’il en découlerait un programme d’échange entre trois pays !”
Immersion culturelle
Dans le cadre de leur échange, les lycéens avaient deux possibilités : aller à l’hôtel ou passer leur séjour en famille d’accueil, à l’instar de Dylan. “Au départ on peut dire qu’une moitié voulait aller à l’hôtel et l’autre moitié en famille d’accueil. A la fin du séjour tous les autres se sont dit “la prochaine fois je vais en famille”, explique l’adolescent qui a, à son tour, a accueilli un élève croate en mai. “J’avais un bon niveau en anglais mais l’immersion a permis d’améliorer notre vocabulaire. Et puis, on apprend beaucoup sur l’histoire et les pratiques de nos différents pays, liés par l’UE. C’est tout simplement une ouverture sur le monde, de nouvelles perspectives qui s’ouvrent à nous… Bref, c’est super !” s’enthousiasme le lycéen.
Le projet ne s’arrête pas là. En octobre prochain, direction l’Italie. Les élèves auront ensuite une tâche finale à rendre à la fin du programme. “On doit réaliser un documentaire sur la RSE. Du coup, on fait des interviews profs/élèves et on amène nos caméras pendant les rencontres avec les entreprises“, explique Edouard.
Pour le professeur, Christophe Harvard, l’objectif est désormais de poursuivre l’expérience “avec d’autres établissements européens par exemple.”
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