Laitue sucrine, chicorée, tomates, fleurs de toutes les couleurs… Au pied des HLM du quartier des Graviers, au nord de Villeneuve-Saint-Georges, une serre a germé en avril dernier, où retraités comme ados se retrouvent pour jardiner. Bienvenue au Comptoir des plants du Val-de-Marne.
Affairé à une table, Claude, un retraité venu de Saint-Maur-des-Fossés apprend à bouturer le photinia, une plante arbusive qui produit de jolies boules de fleur. “J’ai commencé par donner un coup de main au potager d’un ami aux Jardinots de Valenton. J’ai le bonheur d’avoir un petit espace de 150 mètres carrés depuis peu. Je viens chercher ici un peu de pratique”, explique-t-il tout en sélectionnant des sommités, ces extrémités de tiges à partir desquelles la plante va pouvoir repartir. A ses côtés, il y a Aïcha, un petite fille qui habite le quartier et participe assidûment aux ateliers depuis leur lancement au printemps dernier. “J’ai planté ces tomates, les citrouilles, je m’occupe d’un petit coin de jardin. Chez moi ça ne serait pas possible parce qu’il n’y a pas de balcon”, indique-t-elle.
Déployée sur 260 mètres carrés sur un terrain ensablé au cœur du quartier des Graviers, cette serre est née de l’initiative de l’office HLM Valophis Habitat dans le cadre d’un appel à projet de l’agence nationale de la rénovation urbaine (ANRU) pour développer l’agriculture urbaine dans les quartiers de la politique de la ville. Baptisée le comptoir des plants du Val-de-Marne, ce lieu de jardinage permet ensuite de revendre les plants. “Pour l’instant, nous nous sommes faits connaître par le bouche-à-oreille et sommes identifiés par les divers jardins familiaux du secteur ainsi que le conseil citoyen local. Nous achetons le substrat à la société Teva, à La Queue-en-Brie et les graines à des semenciers français. Nous avons vendus des semis de salade, de choux, des tomates, des poivrons, des courgettes. Nous proposons le godet de plantes annuelles à 50 centimes et entre 3 et 4 euros pour les vivaces. Comme nous arrivons à l’automne, nous nous préparons déjà pour l’année prochaine”, résume Matthieu Corre, chargé de développement social urbain chez Valophis. A terme, la serre devrait fournir des plants à moindre coût et issus de cultures locales à la trentaine de jardins partagés du groupe.
Bientôt un chantier d’insertion
Au-delà, il s’agit de créer du lien social et intergénérationnel entre les habitants, de les sensibiliser aux enjeux écologiques et alimentaires, et même de créer un tremplin vers la réinsertion professionnelle. Le projet prévoit dur reste d’ouvrir un chantier d’insertion qui accueillera six personnes éloignées de l’emploi et leur permettra de bénéficier d’un parcours qualifiant d’un an sur la production, la vente et la logistique de distributionde jeunes plants potagers, floraux et arbustifs. “Nous avons créé une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) et avions recruté un encadrant technique qui nous a fait faux bond. Il était trop tard pour relancer le processus de recrutement à l’ouverture de la serre. Nous sommes en train de chercher une structure locale spécialisée dans l’insertion pour relancer ce volet social qui est déterminant puisque le modèle économique de tout le projet en dépend”, explique le responsable.
Le comptoir bénéfice de soutiens financiers de l’ANRU, de la région Île-de-France, du département du Val-de-Marne dans le cadre de l’appel à projet “Climat”, et du Grand-Orly Seine Bièvre justement pour le volet insertion et création d’activité économique locale. L’équipement a été inauguré ce mercredi après-midi en présence de la préfète Sophie Thibault.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.