Mouvement social | | 26/01/2022
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Ambiance à nouveau plombée au centre pour polyhandicapés de Thiais après la menace de licenciement d’une déléguée syndicale

Ambiance à nouveau plombée au centre pour polyhandicapés de Thiais  après la menace de licenciement d’une déléguée syndicale © FB 2021

Fin octobre, les agentes de la maison d’accueil spécialisée La Cornille, à Thiais, avaient entamé une grève très suivie dix jours durant, dénonçant une souffrance au travail et réclamant un renforcement du personnel. Après 7 heures d’explications, le conflit avait pris fin avec un protocole promettant de “renouer le dialogue social”. Un “dialogue” qui a tourné court depuis la menace de licenciement d’une déléguée syndicale.

Jeudi 20 janvier, les drapeaux et banderoles rangés il y a trois mois ont été ressortis. A l’ordre du jour du comité social et économique (CSE) figurait en effet la proposition de licencier la déléguée syndicale, Florence Perrotin, une psychologue clinicienne qui s’était beaucoup investie dans le mouvement.

Pour rappel des épisodes précédents, lire :
Handicap: les agentes des établissements du Cesap Val-de-Marne en grève
Et : Handicap: fin de la grève des agentes au Cesap de Thiais

Concrètement, ce n’est pas son investissement dans le mouvement de grève qui a été utilisé pour proposer de la licencier, mais un projet de livre comprenant des témoignages de personnes polyhandicapées accueillies dans les structures du CESAP et de leurs familles, qu’elle mène avec une collègue photographe. “Quelques exemplaires sont déjà en pré-impression. Je voulais le faire lire à des parents mais ils m’ont dit qu’on leur avait interdit d’entrer en contact avec moi. C’était pourtant un projet mené avec le CESAP et pour lequel nous avions pris des précautions notamment en matière de respect de l’anonymat”, explique Florence Perrotin.

La direction des CESAP reproche pour sa part à sa collaboratrice, devenue ces dernières semaines déléguée syndicale centrale CGT, d’avoir porté atteinte à la vie privée des patients en menant ce projet. “J’ai été convoquée juste avant les fêtes de Noël alors que je devais rendre visite à mes enfants à l’étranger. J’étais anéantie. Ils ont monté un dossier à charge. Depuis la grève de fin octobre, ils essaient de monter les familles contre nous. Les parents ont très peur que leurs enfants ne soient plus pris en charge par l’institution”, poursuit-elle.

Lors du CSE toutefois, les syndicats ont fait bloc pour défendre leur collègue et la proposition de licenciement de la direction n’a pas reçu la majorité des votes. Mais l’avis de cette instance représentative n’est que consultatif et Florence Perrotin craint donc la suite.

Solidaires, des collègues du CESAP, basés en Seine-Saint-Denis ont lancé une pétition de soutien à la psychologue, qui s’est en parallèle rapprochée d’un avocat et de l’inspection du travail.

“Finalement aux CESAP nous comprenons que si tu luttes, tu revendiques, tu obtiens satisfaction, et bien tu déranges donc dehors ! Non cette direction
de pôle est indigne, utilise des méthodes d’intimidations d’un autre siècle,
Honte à eux !”
, dénonce la CGT Santé et action sociale du Val-de-Marne, à l’initiative de la manifestation de jeudi dernier.

 Sollicitée, la directrice du CESAP, Sylvie Gay-Bellil, a pour sa part indiqué ne pas souhaiter “médiatiser le procédure qui est en cours.”

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