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Sécurité | | 07/10/2022
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Après l’évacuation de la place du crack en lisière de Paris : les habitants inquiets

Après l’évacuation de la place du crack en lisière de Paris : les habitants inquiets © CH

Après l’évacuation du campement du square Forceval, porte de la Villette (Paris 19), en bordure de Pantin et Aubervilliers, nombre de riverains craignent que les toxicomanes se disséminent dans les quartiers alentours.

Un symbole de la reconquête de la sécurité à Paris.” La déclaration de Gérald Darmanin laisse pantois certains riverains. Le ministre de l’intérieur s’est rendu mercredi en fin d’après-midi square Forceval constater l’évacuation du campement et annoncer la mobilisation de 800 policiers et gendarmes pour sécuriser les quartiers riverains du 19ème arrondissement de Paris, d’Aubervilliers et de Pantin.

Reconquête de rien du tout“, peste Kader, la cinquantaine, qui rentre chez lui dans le quartier des Quatre Chemins à Aubervilliers. “Ce n’est pas logique : ce sont eux qui ont installé ce campement ici. Et c’est toujours la même chose, on parle de Paris, mais jamais d’Aubervilliers. Regardez autour de vous, ça fait longtemps que ce quartier est perdu.”

Le crack s’est ajouté, mais c’était déjà un endroit difficile

Pour Safdar, un commerçant de textile installé depuis 15 ans avenue Jean-Jaurès, l’évacuation ne changera rien. “Ils disent qu’ils vont mettre des policiers, mais déjà les policiers d’ici ne font rien. Il y a des vols tout le temps, ça n’arrête pas. Le crack s’est ajouté, mais c’était déjà un endroit difficile. On est tout le temps agressé pour rien. Mon chiffre d’affaires a plongé. Il n’y a plus de clients“, souffle-t-il.

Pour Marion, membre du collectif anti-crack et habitante des Quatre chemins, cette évacuation est une opération “improvisée“. “Ce qui va se passer, c’est qu’on va les retrouver dans les parties communes et les flics ne viendront pas les déloger“, considère-t-elle. Il aurait fallu prendre le temps de mettre en place une filière médicale. On avait l’ambition de réunir tous les acteurs, les mairies, les policiers, l’ARS, les associations autour d’une table-ronde, comme une sorte d’états généraux du crack qui ont déjà existé en 2005 dans le 18ème arrdt. En enlevant le camp comme ça il dissémine les gens. Pour les associations qui les suivent ça devient encore plus compliqué.

Dans un communiqué commun entre la préfecture de police et l’Agence régionale de santé, les autorités ont fait savoir que 71 consommateurs de crack avaient été hébergés au sein de structures dédiées “dans lesquelles un accompagnement médico-social et administratif leur est apporté.” Des femmes “en situation de détresse due à des violences ont également été accueillies dans des structures spécialisées où 9 places supplémentaires leur ont été réservées.” 8 lits d’hospitalisation ont aussi été réservés.

Soulagement

Nadia qui vit au Fort d’Aubervilliers traverse tout les jours la place Auguste Baron pour prendre le tramway. “C’est sûr que c’est un soulagement, parce que c’était difficile de voir tout ces gens dans un état de délabrement. Mais justement, comment vont-ils être pris en charge?”s’interroge-t-elle. Qu’ils arrêtent les dealers très bien! Mais, les malades, si on les soigne pas, ils vont continuer à chercher leur dose.”

Si elle n’est pas opposée à une salle de consommation dans sa commune, Anna, elle, s’y oppose catégoriquement. “Ce ne serait pas très malin de concentrer les problèmes dans ce quartier ou dans un quartier comme Stalingrad où il y a déjà beaucoup d’autres trafics.” Karine Franclet, la maire d’Aubervilliers, avait pour sa part exprimé son opposition à l’implantation de toute structure de ce type dans sa commune.

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