Du bois de Vincennes au domaine Chérioux, les coupes d’arbres ne passent plus auprès des habitants. Dernière polémique en date : celle de l’abattage d’arbres en limite du Bois Saint-Martin et des communes du Plessis-Trévise et de Pontault-Combault.
Changement radical en lisière du Bois Saint-Martin au Plessis-Trévise où les abords du massif forestier s’étendaient à un chemin piéton d’environ 8 kilomètres entre lechâteau des Tourelles et l’Allée de l’avenir. Depuis le début du mois de mai, arbres, arbustes et végétation situés autour de la grille qui ceinture la forêt ont été supprimés pour faire place nette. Mais pour certains habitués des lieux, cette éradication a été ressentie comme un coup de poignard pour la forêt. A l’instar de Céline Bognini, chanteuse lyrique installée au Plessis-Trévise en raison de son cadre de vie. “Ce bois, c’est mon anti-dépresseur, mon meilleur ami. J’ai été sensibilisée aux travaux nécessaires pour en protéger l’accès mais de retour de vacances, lorsque je me suis rendue sur mon petit chemin, j’ai découvert un massacre, j’en ai eu les larmes aux yeux. C’était un endroit agréable, frais, ombragé, c’est maintenant le désert de Gobi. Des arbres magnifiques, en parfaite santé, ont été abattus”.
Créer une lisière étagée et reconstruire une clôture pour contenir la faune
De son côté, l’agence des espaces verts d’Île-de-France (AEV), en charge de l’entretien du bois, motive ces travaux par la création d’une lisière étagée et non franche, “plus favorable au développement de la biodiversité”, ainsi que par la mise en sécurité de toute la lisière et par la préparation de l’emprise d’une nouvelle clôture autour du bois pour remplacer l’actuelle, “endommagée après que des personnes en aient forcé le passage”. Cette clôture “a pour fonction de contenir notamment la grande faune, comme les sangliers, afin que celle-ci ne pénètre pas dans le bassin urbain, très dense aux alentours (voieries et habitations). Elle a aussi pour fonction d’empêcher l’accès des piétons, en dehors des entrées et voies de circulation prévues pour le public (les zones les plus sensibles en terme de biodiversité, comme les sous-bois, étant fermées et strictement interdites au public). Le Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel (CSRPN) avait exigé de l’AEV de refaire la clôture pour garantir de canaliser les promeneurs vers des entrées et des chemins autorisés à la promenade et éviter le piétinement du sous-bois”, détaille l’AEV.
Un collectif pour aller en justice
Des arguments qui ne convainquent pas Céline Bognini qui a partagé photos et vidéos sur les réseaux sociaux et rallié d’autres habitants, prête à créer un collectif et à aller en justice.
En attendant, l’habitante a lancé une réunion dans un bar de la place du marché, le 13 mai. Une réunion qu’elle précise avoir souhaité “apolitique” mais qui a malgré tout placé ce sujet dans la campagne des législatives avec la présence de Mirabelle Lemaire, conseillère municipale d’opposition et candidate Nupes aux élections. Rapidement après, l’habitante a été reçue par le maire Didier Dousset (Modem) et son adjoint à la biodiversité, Bruno Caron.“Ils m’ont dit que je fonctionnais trop à l’émotion mais ils ont massacré la biodiversité. Des arbres en bonne santé ont été abattus, en pleine période de nidification. Ce n’est pas une lubie d’écolo. C’est illégal. Nous sommes en mai et crevons déjà de chaud“, dénonce l’habitante.
Sabine Patoux, élue d’opposition à la mairie du Plessis-Trévise et conseillère départementale en charge de la transition écologique, considère elle aussi que des dommages ont été causés à cet espace naturel.“Il y a un bien-fondé à réaliser ces travaux mais je suis en désaccord avec la méthode et le calendrier. A l’évidence, la coupe a été faite sans discernement. Le remplacement de la clôture ne justifiait pas de s’y attaquer aussi franchement, sur plusieurs mètres de large. Je suis allée voir l’entreprise mandatée par l’agence des espaces verts d’Île-de-France. Ils m’ont montré un arrêté municipal d’autorisation d’occupation de l’espace public datant de plusieurs semaines en arrière. Le maire aurait pu le faire respecter, mais il y a un problème d’absence de dialogue entre l’agence régionale et la municipalité. J’espère qu’en compensation de ces dégâts irréversible, nous aurons l’aménagement d’une piste cyclable”.
De son côté, le maire du Plessis comprend que cet élagage ait pu choquer mais invite à faire confiance aux professionnels de la forêt. “Je ne suis pas technicien mais ce sont des forestiers qui exécutent ce travail, ils ne font pas n’importe quoi. Une poignée de personnes s’en sont émues, un peu encouragées politiquement. Les fossés bordant le bois vont être accessibles aux véhicules d’entretien et ils pourront être dragués, limitant ainsi le risque d’inondations pour les habitations riveraines. Il y avait également le problème des brèches dans le grillage. Il n’est pas rare que des sangliers, des biches ou des renards s’égarent dans la ville. Il faut y remédier. Enfin, les fauchages ont permis d’enrayer la dissémination de lauriers exogènes, très invasifs. Nous allons poursuivre nos efforts de pédagogie dans les prochaines semaines. Nos rapports avec la région sont bons et nous préparons la signature d’une convention avec l’AEV pour protéger cet espace”, annonce l’édile.
Si les promeneurs pédestres peuvent se réjouir de l’ouverture du bois Saint-Martin, il n’en est pas de même des cyclistes. Pas parce que l’accès au bois Saint-Martin leur est interdit, mais parce que les engins de chantier utilisés pour les travaux (défrichement, pose de la clôture…) ont massacré le GRP longeant le bois, le rendant impraticable pour la majorité des cyclistes. Avant ces travaux ce GRP permettait avec n’importe quel type de vélo de traverser rapidement et agréablement la forêt de Célie. Aujourd’hui, à moins d’être un pro du VTT cela est un vrai calvaire.
Stupeurs dégradation des nouvelles grilles ce jour le 28/07/2022 aucun respect pour les travailleurs qui se donnent du mal à installer les nouvelles grilles.
J’ai été sur le face book de la dame chanteuse qui se plaint, mis à part se faire une publicité personnelle depuis lors, je ne vois pas l’once d’amour pour la nature ou très peu. Donc disais-je, la dernière fois, il y avait une décharge, une décharge qui s’est accumulée pendant des années à la lisière du bois de saint martin au Plessis Trevise et je n’ai jamais vu cette dame ni personne créer quelque chose voire une pétition quelconque pourtant c’était un véritable danger pour la faune et la flore. Ah oui, c’est vrai c’était les élections. Je peux vous assurer que pas mal de gens sont contents aussi et ils se disent qu’il était grand temps enfin. Cette photo date du 23 juillet 2022 je vous l’offre ces petits cerfs ont dû supporter une décharge à ciel ouvert pendant des années à l’orée du bois du Plessis, mais qui a dit une seule fois quelque chose personne, ah oui, ce n’était pas les élections.
Quel hypocrisie de voir ces habitants se plaindre, car je suis surprise de n’avoir jamais vu les habitants s’être plaints des nombreux déchets, qui étaient un vrai danger pour la faune et la flore et qui pourtant bordaient l’orée de cette magnifique forêt, des barrières fragiles, trouées et rouillées. Aucun des habitants n’a rien dit.
A pleurer! Merci pour ce très beau film de combat et ses textes lumineux.
Avec 6 ans de mandat, un maire destructeur a tout loisir de défigurer une commune. Le comble, c’est qu’il sera, la plupart du temps, appuyé et coaché par des services de l’Etat tels que la Caisse des Dépôts et Consignations (nouveau nom= Banque des territoires… ) ou l’EPF (établissement public foncier) .
Les parcelles à bâtir sont ciblées, les obstacles méthodiquement levés, les périmètres des terrains à préempter sont approuvés tambour battant en conseil municipal. au prétexte de “redynamiser les centres bourgs”: Les projets à l’appellation trompeuse de”coeur de village” ou “coeur de bourg” sont parfois des opérations de destruction programmée, les centres anciens étant plus des cibles à “déconstruire” (pour ne plus dire “démolir”, trop violent) que des quartiers à préserver et à revitaliser.
A la dévastation du paysage s’ajoute un bouleversement de population, avec parfois un accroissement brutal de 30 à 50 %. Et le besoin de nouveaux équipements publics conduira à de nouveaux bétonnages.
Le mouvement est puissant, et se pare de légitimité au nom d’intérêts supérieurs qui seraient prioritaires. Pourtant ne pas se décourager, et croire en la force de l’union.
Voir un autre massacre à la tronçonneuse à Villiers sur Marne sur youtube
Et plus d’infos sur codevilliers.fr
Claude Lobry
Président du Codevi (comité de défense de Villiers et de ses habitants)
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