Alors que le Val-de-Marne compte 1,4 million d’habitants, près de 100 000 ont plus de 85 ans et plus de 180 000 ont entre 60 et 75 ans. Une augmentation de la population âgée et très âgée qui ne va pas ralentir d’ici à 2030, et nécessite un accompagnement à l’échelle.
Certes, toutes les personnes âgées ne sont pas dépendantes. Selon les statistiques de l’Insee, seuls 8% des plus de 60 ans sont dépendants et 20% des plus de 85 ans. Dans le département, cela représente donc environ 25 000 personnes.
Comment accompagner dignement leur perte d’autonomie, en les accueillant en Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), ou bien à domicile, en les entourant et les sécurisant suffisamment ? Tel est le défi. Une équation complexe alors que le nombre de places en Ehpad, surtout dans le département dense qu’est le Val-de-Marne, est compté, que les lits de gériatrie à l’hôpital ont aussi diminué, et que trouver des personnels aidants n’a rien d’évident non plus. Les situations de maltraitance en Ehpad, rendues visibles par les révélations de Victor Castanet sur les pratiques du groupe Orpea, dans son livre-enquête Les Fossoyeurs, mais aussi parfois à domicile, ont mis en lumière la nécessité d’encadrer l’accompagnement de cette population particulièrement vulnérable.
Dans ce contexte, le conseil départemental du Val-de-Marne, en charge du médico-social, a voté ce lundi la mise en place d’un système d’Ehpad à domicile, baptisé SRAD pour Services renforcés d’aide à domicile, afin de répondre à un appel à manifestation d’intérêt de l’Agence Régionale de Santé (ARS).
Concrètement, ce service, qui constituera une alternative à l’Ehpad, sera proposé en liaison avec des équipes d’Ehpad. Au-delà des services de soin et d’assistance à domicile, ce dispositif vise aussi à proposer un guichet unique pour les familles et l’entourage. Une simplification qui préfigure des rapprochements envisagés au niveau national.
“La réflexion est en cours pour rapprocher les SSIAD (Services de soins infirmiers à domicile) et les SAAD (Services d’aide et d’accompagnement à domicile), ce qui constituera un vrai plus pour les familles qui doivent aujourd’hui jongler avec plusieurs interlocuteurs”, éclaire Eric Véchard, directeur de la délégation Val-de-Marne de l’ARS. Un rapprochement qui devrait commencer dans le courant de l’année 2023, après précisions réglementaires, ceci dans le cadre de la réforme des services à domicile.
Dans le Val-de-Marne, le dispositif SRAD s’appuiera sur les équipes d’Ehpad pour le suivi et la coordination. Deux établissements ont été retenus : le Groupement des ehpad publics du Val-de-Marne et l’Ehpad Les Pastoureaux de Valenton, lequel fait partie du groupe Orpea.
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