Rongé par les eaux de pluies, le collège Pierre Sémard va enfin être reconstruit. Vendredi, les élèves ont découvert en images leur futur établissement, à l’occasion de la pose de la première pierre.
L’impatience est palpable. Deux classes de 6ème et quelques élèves de 5ème, 4ème et de 3ème ont assisté vendredi au lancement des travaux de construction du futur collège Pierre Sémard.
“Le nouveau collège est incroyable. Le stade, la cantine, le CDI [ndlr, centre de documentation et d’information] tout est magnifique. Il y a beaucoup plus d’espace dans les couloirs et dans les classes. On aura même un endroit pour les vélos“, énumère, enthousiaste, Rayane, 11 ans. “Le nôtre est tout en bois alors que celui-là sera en briques, c’est plus solide“, relève Mamadou.
Un déménagement nécessaire
Seul bémol pour les élèves qui ne passent que quelques années, il faudra attendre le printemps 2024 pour l’achèvement des travaux. “Il y a urgence“, s’exclame Michèle, maman d’une élève de 6ème. “Ce bâtiment est pourri, les élèves peuvent même planter leur stylo dans les cloisons, c’est vous dire. L’hiver dernier, la situation était tellement grave qu’il pleuvait à torrent dans le hall d’entrée. Et je ne vous parle pas de l’état des toilettes…“
Bruno Roseline, principal du collège en poste depuis un an, met lui en avant “les efforts conséquents consentis par le conseil départemental pour lever les principales difficultés.”
Au département de la Seine-Saint-Denis, on reconnait que la structure l’établissement construit en 1994 a mal vieilli, et on assure que les travaux vont se poursuivre. “Depuis le début de l’année, 270 000 euros ont été investis, en particulier pour résoudre les problèmes d’étanchéité, et nous allons veiller à l’amélioration des conditions d’accueil des élèves et de travail des équipes éducatives jusqu’à l’achèvement du nouveau collège“, explique Marianne Falaize, directrice adjointe de l’éducation et de la jeunesse.
“Les conditions de travail ont été très compliquées à Pierre Sémard. Il y a encore des problèmes. Mais c’est surtout les élèves qui seront valorisés grâce à un environnement plus serein et propice à l’apprentissage“, réagit un professeur.
Un chantier à 27 millions d’euros
Le futur collège Pierre Sémard sortira de terre rue des Coquetiers, à 10 minutes à pied de son emplacement actuel et pourra accueillir 700 élèves, soit une centaine de plus.
Il aura fallu plus d’un an de travaux préalables avant d’entamer la construction. “Le terrain était techniquement très difficile, précise Tania Lods, chargée d’opérations au département. Il a fallu dévoyer tous les réseaux d’assainissement qui se rejoignaient rue des Coquetiers, ainsi qu’un réseau électrique HTA et une canalisation de gaz haute pression.”
Le collège sera le premier à intégrer une cour oasis dans son plan de conception et 70% de la surface de toiture est végétalisée. “L’idée, souligne l’architecte Gaëtan Engasser, est que le collège prolonge le parc de la Bergère qui est situé juste derrière.”
Conçu “en strates” sur deux niveaux (quatre logements de fonction surmontant la structure), le bâtiment accueillera un réfectoire pour 400 demi-pensionnaires et une salle de sport de 360 mètres carré. A l’extérieur, un plateau sportif extérieur couvert de 2 000 mètres carrés sera par ailleurs ouvert (hors temps scolaire) aux associations et club de la ville de Bobigny, tout comme la salle polyvalente et la salle d’exposition.
Ce chantier représente un investissement de 27 millions d’euros pour la collectivité. Il s’inscrit dans le cadre du plan éco-collège qui prévoit d’investir 1 milliard d’euros d’ici 2030. Près de 100 millions doivent être engagé chaque année. “La première vague des cinq premières années est complètement lancé, souligne à cet égard Marianne Falaize. Ce n’est pas la première fois qu’un tel effort est réalisé par le département, mais la nouveauté ce sont les 43 opérations de rénovation lourde et un programme environnemental très ambitieux.”
Nouveau cap pédagogique
Le principal du collège Pierre Sémard, Bruno Roseline, veut mettre à profit ce chantier pour faire découvrir aux élèves les différents corps de métiers intervenant dans ce projet. “Nous devons commencer à penser notre avenir vers la rue des Coquetiers, ajoute-t-il. On va lancer dès cette année le projet d’établissement pour les quatre à cinq années qui suivront notre arrivée dans le nouvel établissement. Cette réflexion doit intégrer le déménagement, et éventuellement la nouvelle sectorisation.“
Le nouveau bâtiment ouvrira également de nouvelles opportunités au plan pédagogique. “Le mobilier permettra de mettre en place des classes coopératives, de faire cours différemment, en îlot par exemple, ou encore de tirer meilleur profit des outils numériques“, indique le chef d’établissement.
Abdel Saadi, le maire de Bobigny, salue quant à lui la “décision de construire un quatrième collège à Bobigny” tout en rappelant “continuer à se battre pour la construction d’un cinquième collège.”
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