Dans le chaos de la rentrée scolaire marquée par la déferlante d’une 5ème vague de contamination du covid-19, le mouvement de grève des enseignants du secondaire s’amplifie. Ceux du collège Jean-Pierre Timbaud de Bobigny rejoignent la mobilisation ce jeudi 6 janvier à l’occasion d’une assemblée générale inter-collèges de la Seine-Saint-Denis organisée à la mairie de la commune. Ils estiment que la crise sanitaire aggrave des conditions d’accueil des élèves déjà bien dégradées.
“Nous demandons depuis plus de cinq ans l’ouverture d’un 5ème collège à Bobigny“, explique Anne Regnier, professeur de mathématique au collège Jean-Pierre Timbaud de Bobigny et syndicaliste CNT.
Avec une vingtaine d’autres collègues de son établissement (sur un total de 50), elle se met en grève ce jeudi, emboitant le pas à la mobilisation initiée dans d’autres collèges de la ville et à l’échelle nationale, les principaux syndicats (SNES-FSU, CGT et Sud) ayant déposé des préavis de grève. A ce titre, ils participent ce matin à une assemblée générale des enseignants grévistes des collèges de la Seine-Saint-Denis pour décider de la suite du mouvement.
“Certains collègues avait lu l’interview de notre ministre [Jean-Michel Blanquer], pointe Anne Regnier, mais on n’a pas eu d’informations, ni d’autotests, ni de masques. Dans nos classes, les fenêtres cassées nous empêchent d’aérer. Et depuis lundi, on fait surtout de la garderie: les élèves arrivent au compte-goutte à cause de cette nouvelle vague de la crise sanitaire. Le Covid c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase”, ajoute-t-elle.
620 élèves
Au-delà du coronavirus, les enseignants réclament la création d’un cinquième collège, alors que Jean-Pierre Timbaud accueille 620 élèves dans 26 classes, sans compter les deux unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants (UPE2A) et une unité localisée pour l’inclusion scolaire (ULIS) accueillant des élèves porteurs de handicap. “Il peut donc arriver qu’un professeur et ses élèves se retrouvent sans salle, relève Anne Regnier. Dans ce cas, il n’y pas d’autres choix que de faire cours au CDI [centre de documentation et d’information].
Du côté du conseil départemental, en charge des collèges, le problème ne se pose pas qu’à Bobigny où le collège a déjà été reconstruit et étendu en 2005. “On nous a expliqué qu’il n’y avait pas les capacités financières pour un autre établissement à Bobigny et que d’autres allaient être construits ailleurs. Autrement dit c’est une fin de non-recevoir”, déplore Anne Regnier.
“Un seul escalier central“
“Il n’y a qu’un seul escalier central ce qui oblige le brassage des élèves aux récréations et aux intercours“, dénoncent par ailleurs les professeurs en grève. Une situation qualifiée de “mortifère” avec la crise sanitaire.
Les enseignants grévistes réclament également l’augmentation du nombre d’assistants d’éducation (AED) dont les effectifs n’auraient pas changé en dix ans en dépit de l’augmentation du nombre d’élèves ainsi qu’une infirmière à temps plein et l’ouverture de postes au concours d’enseignement afin d’assurer les remplacements.
Des revendications partagées par d’autres enseignants de collèges du département. A Bobigny, ceux du collège République avait déjà entamé une grève avant les vacances Noël suite à une altercation entre un professeur et quatre élèves. De son côté, le collège Auguste Delaune est carrément resté fermé ce lundi de rentrée, avec le soutien de parents d’élèves, pour dénoncer un manque de moyens humains dans ce contexte de crise sanitaire.
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