Alors que la présidente d’Ile-de-France Mobilités Valérie Pécresse, a haussé le ton concernant les carences dans le réseau de bus, la présidente de la RATP, Catherine Guillouard, s’explique sur la situation dans un courrier de réponse.
La patronne de la RATP, qui s’apprête à passer la main vendredi pour raisons personnelles, rappelle d’abord à la présidente d’IDFM, que les manquements n’affectent pas les finances de l’autorité régulatrice des transports puisque la RATP paie des pénalités.
Elle reconnaît en revanche qu’“en septembre, la situation a atteint un niveau particulièrement critique avec 25% de l’offre non réalisée”.
En moyenne sur l’année 2022, ce chiffre s’établit à 17% selon la RATP “dont environ 10% issus de causes internes, 5% de causes externes (difficultés de circulation, travaux) et 2% par des causes sociales”.
Deux fois plus d’arrêt maladie qu’avant la Covid
Précisément, la présidente de la RATP fait état de “l’augmentation très significative du niveau d’absentéisme maladie”, le nombre de jours d’arrêt ayant doublé par rapport à avant la crise du Covid-19.
Elle dit ainsi avoir renforcé les contrôles ces derniers mois ayant permis de détecter “près de 500 arrêts de travail frauduleux concernant plus de 130 salariés, qui font l’objet de procédures de licenciement”.
Les intérimaires à la rescousse
L’autre problème concerne les difficultés de recrutement. La RATP, qui cherchait toujours 800 chauffeurs de bus fin août, s’est résolu à ouvrir son recrutement aux intérimaires.
Au-delà des difficultés actuelles, le présidente sortante de la régie s’inquiète de l’ouverture à la concurrence qui doit intervenir au 1er janvier 2025 et va provoquer le transfert de 18 000 salariés vers des filiales ou des concurrents.
La révision unilatérale du temps de travail des machinistes pour s’adapter à la nouvelle réalité de la concurrence, après l’échec des négociations avec les syndicats, n’a pas permis d’obtenir les gains de productivité escomptés.
Surtout, “la bonne continuité du service public de bus” dépendra de la capacité d’IDFM à assurer la reprise de certains systèmes comme l’information voyageur, la billettique ou des systèmes de sécurité qui ne “pourront matériellement pas être scindés et exploités par les opérateurs dans les délais impartis”.
Catherine Guillouard rappelle que la RATP ne souhaite pas assurer ces missions après 2024, comme le souhaiterait IDFM.
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