Transports | Ile-de-France | 28/04/2022
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CDG Express : en appel, la justice valide la création de la ligne de train rapide Paris-Roissy

CDG Express : en appel, la justice valide la création de la ligne de train rapide Paris-Roissy © CDG Express

La cour administrative d’appel de Paris a validé ce jeudi la création du CDG Express, cette ligne de train rapide entre Paris Gare de l’Est et l’aéroport Paris Charles-de-Gaulle. Cette décision intervient un an et demi après une décision du tribunal administratif de Montreuil qui avait annulé l’arrêté inter-préfectoral autorisant le projet.

 “L’arrêt de la Cour confirme l’utilité du projet. Il confirme le cap que le gouvernement nous a fixé d’une mise en service de la liaison d’ici début 2027“, a réagi auprès de l’AFP Alexandra Locquet, présidente du Gestionnaire d’infrastructure CDG Express.

Dans cet arrêt, la cour “considère, contrairement à ce qu’avait jugé le tribunal administratif, que le projet est justifié par une raison impérative  d’intérêt public majeur, permettant de déroger aux dispositions (…) du code de l’environnement concernant la protection des espèces animales“, a précisé cette juridiction dans un communiqué.

Le litige qui a conduit cette affaire devant la justice concerne plus particulièrement la portion de voies nouvelles qui s’étend sur 4,4 kilomètres au niveau de Mitry-Mory (Seine-et-Marne). Cette commune dirigée par la communiste Charlotte Blandiot-Faride avait attaqué l’arrêté préfectoral autorisant le projet à traverser des zones où vivent des espèces protégées. 

Lire : Le tribunal administratif de Montreuil inflige un revers au CDG Express

L’avancement du chantier avait été initialement perturbé par un jugement du tribunal administratif de Montreuil (Seine-Saint-Denis), qui avait stoppé les travaux début novembre 2020 en annulant cette dérogation. Les juges considéraient alors que l’infrastructure n’était pas “indispensable” au point de détruire cette biodiversité. Dans les faits, les porteurs de projet avaient toutefois rapidement obtenu l’autorisation de reprendre les travaux en attendant la décision au fond.

Ces quelques mois d’interruption ont passablement perturbé des plannings de construction déjà émoussés par le Covid-19, si bien que le gouvernement a fini par adopter un nouveau calendrier en novembre dernier: l’objectif de mise en service a été reporté au début 2027 –avec une pause du chantier pendant les jeux Olympiques de 2024. 

Le projet est aujourd’hui bien avancé malgré toutes les avanies que l’on a pu subir. On a investi plus de 1,5 milliard d’euros, sur un budget de 2,2 milliards”, a remarqué Grégoire Marlot, directeur général du Gestionnaire d’infrastructure. 

Quid du coût écologique et des travaux nécessaire sur le RER B ?

La ville de Mitry-Mory a encore la possibilité de faire appel de la décision du jour en se pourvoyant devant le Conseil d’Etat. Cette action ne serait toutefois pas suspensive, et le chantier pourrait continuer. “On ne peut pas lutter contre l’artificialisation des sols et dire que protéger les espèces est une priorité absolue, et dans le même temps dire 
qu’il n’y a aucun problème à les détruire”
, a regretté Corinne Lepage, avocate de la ville.

Parmi les arguments opposés à la réalisation de cette ligne était avancé la chute du trafic aérien provoquée par la crise sanitaire. Dans son arrêt, la cour administrative d’appel reprend les hypothèses des défenseurs de cette ligne. “Le projet vise à améliorer la desserte de l’aéroport par les transports en commun, à décongestionner le réseau existant, à renforcer l’attractivité de l’agglomération francilienne et à faciliter l’interconnexion entre les différents modes de transport. Si des incertitudes peuvent demeurer quant aux conditions de la reprise du trafic aérien, les prévisions de retour en 2024-2025 à un niveau comparable à celui antérieur à 2019 paraissent plausibles et ces incertitudes ne permettent pas de dénier à ce projet d’infrastructure de long terme le caractère de raison impérative d’intérêt public majeur au sens du code de l’environnement”.

Aux yeux des opposants au projet, parmi lesquels des élus de gauche et des associations de défense de l’environnement, “le train des riches” se construit au détriment des transports en commun existants, qui sont en piètre état.”Les milliards destinés à ce projet pharaonique pour créer un train réservé uniquement aux plus riches le sont au détriment de millions de voyageurs du quotidien et doivent être investis dans le RER B”, en partie parallèle, a réagi l’adjoint à la maire de Paris chargé des transports, David Belliard  (EELV).

Valérie Pécresse, présidente (LR) d’Ile-de-France Mobilités, a à nouveau demandé à l’Etat de donner la priorité aux travaux de rénovation du RER B, “afin de minimiser les interruptions de service pour les Franciliens“. Les deux sont intimement liés pour le Gestionnaire d’infrastructure, qui rappelle que son projet apporte 537 millions d’euros à la modernisation du RER

Le chantier du CDG Express est piloté par CDG Express, un gestionnaire d’infrastructure détenu à parts égales par Groupe ADP, SNCF Réseau et la Caisse de Dépôts. Cette liaison de 32 km doit relier directement en 20 minutes la Gare de l’Est, à Paris, et l’aéroport de Roissy, avec un train tous les quarts d’heure.

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