Le festival biennal Le Grand Dire revient en scène à Chevilly-Larue du 26 mars au 16 avril. Cette année, la cuisine est à l’honneur. Pour sa deuxième édition, le festival lance également un Salon du conte, marrainé par Praline Gay-Para. Mise en bouche avec Isabelle Aucagne, directrice de la Maison du Conte, et Cristel Penin, directrice du Théâtre Cinéma.
“Le projet de ce festival, c’est de raconter des histoires à travers des disciplines différentes, pas seulement des conteurs” résume Isabelle Aucagne, co-directrice du festival. La programmation est donc transdisciplinaire, en association avec plusieurs structures. “Il y a une image du conteur un peu vieillissante”, estime Cristel Penin, co-directrice. On a souhaité proposer une vraie modernité dans la façon dont les comédiens racontent les histoires.”
La cuisine comme élément de convivialité
La thématique de cette année, la cuisine, a convaincu pour plusieurs raisons. “Tout comme le conte, elle est classée au patrimoine immatériel de l’Unesco” , rappelle Isabelle Aucagne. Surtout, elle “rapproche enfants et adultes, et amène de la convivialité. Cela permet de maintenir le lien”, insiste-t-elle.
“En tant qu’adulte, l’idée de Grand Dire, c’est aussi retrouver son état d’enfant”
Le Grand Dire s’adresse en premier lieu aux enfants de 3 à 10 ans et des parcours pour scolaires ont été imaginés en collaboration avec les enseignants. Mais les parents aussi sont associés avec les “parcours regards”, un point important pour Cristel Penin qui souligne que “les spectacles sont de toutes tranches d’âges, même un adulte peut y trouver son compte.” Ainsi de “Ma place à table”, où les Frères Pablof narrent leurs anecdotes de jeunesse qui peuvent réveiller les souvenirs des parents ! Dans cette logique intergénérationnelle, le spectacle de Delphine Noly “Rêve d’air”, création musicale et poétique à partir d’un parapluie, sera joué pour des enfants dans les crèches et des résidents de maisons de retraite.
“Le conte a une portée symbolique, glisse Isabelle Aucagne. Il nourrit à la fois un fois un fond intime et inter-civilisationnel.” C’est dans cet esprit de découverte que se joue le “Bal Tralalaïtou”, de la compagnie de la Dernière minute. À la fin du récit émouvant et loufoque “Braslavie bye bye”, de Rachid Bouali et Manu Domergue, les danseurs emmènent le public sur le parvis du Théâtre pour une danse collective et un Brotschki, une soupe d’Europe de l’Est, à partager.
La cuisine est aussi vectrice d’humour. En témoignent les contes “La bouche pleine” de Julien Tauber et Cécile Morelle qui réinventent le répertoire traditionnel autour d’une histoire où une ogresse veut manger ses enfants… Dans la même veine, Sylvain Levey, seul en scène dans “Gros” (co-écrit avec Matthieu Roy), raconte son itinéraire culinaire, “d’enfant-crevette” à “gros”. Pendant que sa bouche raconte, ses mains s’activent et préparent un repas…pendant le spectacle ! Cette tonalité légère symbolise bien Le Grand Dire : “On peut grandir à tout âge. Pour un adulte, l’idée est plutôt de retrouver son état d’enfant” analyse Isabelle Aucagne.
Première édition du Salon du Conte
La médiathèque Boris-Vian de Chevilly-Larue accueille la première édition du salon du Conte, dans le cadre du festival. La marraine est la conteuse Praline Gay-Para, qui sera présente aux côtés d’autres conteurs et conteuses pour une séance de dédicaces le 1er avril. On trouvera aussi des espaces jeux autour du conte pour les enfants. Le soir, Philippe Imbert et Delphine Garczynska raconteront plusieurs versions de “La soupe aux cailloux”, entrecoupées d’intermèdes musicaux joués par le Conservatoire municipal. La Ferme du Saut du loup servira ensuite à déguster sa propre soupe…garantie “sans cailloux !”
Des animations participatives
La journée d’ouverture est essentiellement participative. Le Grand Dire propose à 11h une déambulation sonore avec des ustensiles de cuisine ; s’ensuit une création artistique et culinaire collective, sous le patronage de l’artiste Marjorie Brunet ; puis une balade qui se veut familiale : avec des conteurs et conteuses comme Philippe Brenac ou Ana Laura Nascimento, on est amenés à écouter les récits des commerçants chevillais. “Cela fédère les associations de commerçants sur la ville” explique Cristel Penin. Le thème de la cuisine est en effet pensé comme un écho “au patrimoine de Chevilly, puisque le marché de Rungis est situé juste à côte” développe-t-elle. La journée d’ouverture s’achève par la projection en avant-première du film La Brigade de Louis-Julien Petit à 20h30.
Dans le même esprit, l’après-midi qui précède le spectacle de clôture accueille au Théâtre le “Petit Bazar des saveurs”, piloté Didier Ruiz, de la compagnie des Hommes. Plusieurs tables s’ouvrent à nous où cinq passionnés et spécialistes de gastronomie racontent en cinq minutes des petites histoires autour de la cuisine. Ces histoires sont suivies d’un pot, l’occasion d’échanger avec les gastronomes, et de raconter ses propres histoires de cuisines. Cristel Penin cite Boris Cyrulnik : “On a besoin d’histoire pour se construire.” Et pour grandir.
Tarifs
LES SPECTACLES
Tarif unique : 6,50 €
Tarif – 12 ans : 5 €
Tarif scolaires : 3 € (pour les classes)
Soirée de clôture : 15€ adulte, 12€ enfant
LES FILMS
Tarif adulte : 4 €
Tarif – 12 ans : 3 € ¨Pour en savoir plus, voir le programme complet.
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