Dans la nuit de jeudi à vendredi, une rixe a éclaté entre une patrouille de la brigade territoriale de contact et un groupe de personnes dans la cité Jacques-Cartier à Choisy-le-Roi, donnant lieu à des jets de grenades de la part des policiers. Un adjoint qui est intervenu a été interpellé et placé en garde à vue quelques heures pour outrage. Explications.
Ce jeudi soir près de la résidence Jacques-Cartier, dans le quartier des Navigateurs de Choisy-le-Roi, une patrouille de police circulait quand une rixe a éclaté. “Vers minuit 40 nos collègues ont reçu des jets de projectile et ont riposté en utilisant des moyens de force intermédiaire pour les disperser. Une des grenades utilisées par l’un des policiers a rebondi sur un véhicule qui a entièrement brûlé. Neuf autres véhicules se trouvant à proximité ont été dégradés par propagation”, indique une source policière.
Face à l’ampleur des dégâts, le commissaire, porte-parole par ailleurs du syndicat indépendant des commissaires de police, s’est déplacé pour sécuriser le périmètre. Moustapha Thiam, quatorzième adjoint au maire de Choisy-le-Roi, habitant le quartier est arrivé entre temps sur place avec des propriétaires des véhicules incendiés. “Au cours de la sécurisation, un individu qui se trouvait sur place a refusé le contrôle de police et a tenu des propos outrageants vis-à-vis de l’autorité policière (du commissaire). Il a été interpellé et placé en garde à vue. Aucun blessé n’est à déplorer et c’est la service d’accueil et d’investigation de proximité de Choisy-le-Roi qui a été saisi“.
L’élu a été placé en garde à vue pour outrage au commissariat de Villeneuve-Saint-Georges. Une autre source indique que selon les premières constatations des véhicules incendiés n’étaient pas assurés.
Témoignage de Moustapha Thiam
Moustapha Thiam a contacté 94 citoyens à sa sortie de garde à vue ce vendredi vers 17 heures et donne sa version des faits. “L’incendie a provoqué une explosion en bas de chez moi. Je suis sorti, comme beaucoup d’habitants du quartier qui m’ont pointé du doigt auprès de la police, me présentant comme élu du quartier et adjoint. Un adjoint de la préfecture de police m’a demandé de décliner mon identité. Je l’ai fait à plusieurs reprises. Nous avons fait un peu de médiation. Les policiers étaient aimables, ils ont bien sécurisé les lieux. Une demi-heure à une heure après les faits, est arrivé le commissaire. Un peu froid, il m’a demandé à nouveau de décliner mon identité, chose que j’ai faite. Il m’a demandé d’aller chercher un jeune dont la voiture avait été touchée par une grenade. Il a mal parlé à ce jeune, la situation s’est envenimée. Je lui ai dit que son attitude n’était pas digne d’un commissaire de police. Il a demandé à ce que je sois menotté par plusieurs policiers, j’ai demandé aux gens de filmer. Je me suis retrouvé un peu à l’écart près d’un véhicule. Là, il a crié que je l’avais frappé. C’était une simulation. Je ne compte pas me laisser faire. Il y a de la politique là-dessous, il s’est peut être dit qu’il tenait un élu de quartier. Il n’est pas tombé sur le bon. Je sais garder mon sang froid, nous avons échangé des mots. La France est un pays de libre-expression. Je saurais me défendre devant le tribunal”, explique-t-il. A l’issue de sa garde à vue, il a reçu une convocation au tribunal pour le 28 novembre prochain.
Actualisation du 27 septembre
Moustapha Thiam, qui s’était déjà exprimé dans 94 Citoyens après sa garde à vue, a souhaité préciser son témoignage et en a fait la demande par l’intermédiaire de son avocate. Ci-dessous son témoignage additionnel, tel qu’envoyé par son avocate, à ceci près que la rédaction a anonymisé le nom du commissaire en question, celui-ci n’ayant pas été sollicité pour réagir dans nos colonnes.
“J’étais à mon domicile à Choisy le roi. On a entendu un bruit en regardant par la fenêtre, on a vu une voiture qui venait de prendre feu. Je suis descendu naturellement pensant que l’incendie a été causé par la négligence des jeunes du quartier. Les habitants m’ont appelé un instant de pression autour des équipes de police était en cours. Les officiers de police informés par les résidents que j’étais présent ont précisés que j’étais adjoint au maire. Un agent me demande de m’identifier. Je présente ma carte d’élu (entrepris plus de trois fois par l’intermédiaire d’agents différents). Le gradé m’explique qu’à la suite d’une rixe non loin de là les hostilités ont débordés et un tir involontaire de la police a fini dans l’habitacle ce qui aura eu pour conséquence un incendie involontaire donc un dommage collatéral. Un consensus s’opère et l’agent me demande d’effectuer une médiation. Je me mets à disposition de la police et nous opérons avec sagesse pour calmer la situation. Ce qui s’avère payant le calme revient et les pompiers sont intervenus en sécurité et l’incendie fut éteint. Le plus haut gradé m’a averti de l’arrivée imminente du commissaire. Celui-ci me salue.
À partir de ce moment nous n’avons eu aucune interaction. Le gradé me demande d’aller chercher une des victimes je m’exécute. Une fois avec la victime, le commissaire s’adresse à la victime qui se retrouve en quelques secondes le coupable dû au fait qu’il était dépourvue d’assurance. Le ton monte entre le jeune et le commissaire emploi un vocabulaire familier. Je tente à nouveau d’apaiser la situation. Rapidement, le Commissaire me demande si je suis l’avocat du jeune, je sens en lui une certaine agressivité, je lui indique que je ne suis pas son avocat mais que ses services m’ont demandés d’apaiser les tensions naissantes.
Toujours agressif, il m’indique que lui « ne m’a rien demandé et qu’il me signalerait », il prétend également que « je défends des voyous et que je serai l’un de leurs compères » Il m’a indiqué également : « Tu peux aller jusqu’au ministre si tu le souhaites ». Soudainement, le commissaire décide d’enclencher sa matraque et réclame une charge sachant que j’étais le seul à charger. J’avance et devance la charge du groupe de policier et je décide de demander pour ma sécurité et celle des habitants de filmer la scène. Je m’adresse à ce moment aux habitants ou j’explique la situation dans laquelle je me trouve. On me tient plus faiblement et on me demande d’enlever ce qu’il y’a dans mes poches, le Commissaire, toujours dans la provocation, se rapproche de ma main ou je tenais mes clefs sorties de ma poche, et criait soudainement que je l’agresse, les autres agents n’ont pas réagi à cette agression inexistante et ont poursuivis l’interpellation.
J’ai d’ailleurs indiqué à haute voix : « Je ne vous ai pas touché ». Lors de mon audition, je n’ai jamais reconnu les faits d’outrages et de rébellion.”
Je n’y étais pas pour voir la scène donc n’en jugerais pas mais me permet néanmoins une réflexion sur l’affirmation que : “la France est un pays de libre-expression” mdr…..j’ajouterais ” et de grande hypocrisie qui confine à la schizophrénie !
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