L’automatisation de la ligne 4 du métro parisien se concrétise avec la mise en service lundi de quatre premières rames sans conducteurs, qui cohabiteront avec les rames classiques jusqu’à la fin de sa transformation, prévue fin 2023.
Deuxième ligne de métro d’Ile-de-France par sa fréquentation avec 700 000 voyageurs par jour (avant la pandémie), la ligne 4 est en travaux depuis 2016 en vue de son automatisation, un investissement de 470 millions financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM) qui a exigé de nombreuses fermetures le soir et le dimanche.
“C’est un savoir-faire unique au monde” d’arriver à automatiser une ligne très fréquentée sans avoir à arrêter l’exploitation longtemps, a souligné la PDG de la RATP Catherine Guillouard lors d’une courte cérémonie au nouveau terminus de Bagneux (Hauts-de-Seine).
La conduite automatique permet des économies d’énergie “de l’ordre de 20%”, offrant une exploitation “beaucoup plus fluide” avec des fréquences minimales de 85 secondes, a-t-elle remarqué.
“Nous avons là l’exemple même de ce que nous voulons et pouvons faire collectivement“, a déclaré le ministre délégué aux Transports Clément Beaune: “Des transports publics de meilleure qualité, avec une meilleure disponibilité, un réseau qui s’étend, un réseau qui se modernise.”
L’automatisation peut permettre d’augmenter la capacité de 20%, et “c’est une invitation à réfléchir à d’autres lignes à automatiser”, a lancé Laurent Bouyer, le PDG de Siemens Mobility France, qui a fourni les automatismes.
La présidente d’IDFM et de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, l’a pris au mot: “Il faut continuer les automatisations”, a-t-elle souligné, se disant prête à lancer celle de la ligne 13, une ligne dont l’exploitation est difficile.
“Si nous voulons être au rendez-vous des urgences en Ile-de-France (…) il nous faut 10 milliards d’euros” ces cinq prochaines années, dont 4 milliards devraient être apportés par l’Etat, a-t-elle répété.
“L’Etat sera au rendez-vous”, a répondu M. Beaune, rappelant que l’Etat aurait très prochainement “des discussions, y compris budgétaires” avec IDFM et les collectivités locales.
Le réseau francilien compte déjà deux lignes de métro automatiques, la 14 (depuis son ouverture en 1998) et la 1 (complètement automatisée fin 2012), en attendant les lignes 15 à 18 du métro du Grand Paris, actuellement en construction.
Mme Pécresse a tenu à prévenir qu’“il y (aurait) des bugs au démarrage” de la circulation des premières rames automatiques sur la ligne 4.
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