L’homme d’affaires Arnaud Mimran et trois autres personnes seront jugés en novembre devant le tribunal correctionnel de Créteil pour une affaire de corruption au sein de la prison de Fresnes.
Trois détenus du centre pénitentiaire, dont l’une des figures de l’arnaque à la “taxe carbone” Arnaud Mimran, sont soupçonnés d’avoir bénéficié d’un régime de détention privilégié grâce aux faveurs du directeur de détention de l’aile où ils étaient incarcérés, Khalid El Khal.
Ce chef de division de Fresnes est poursuivi pour avoir touché de l’argent en échange d’avantages accordés à ces détenus, dont l’accès à des téléphones portables en cellule, des douches plus régulières ou un appui pour obtenir parloirs et aménagements de peine.
Il sera jugé du 8 au 10 novembre pour corruption passive et association de malfaiteurs, aux côtés de trois détenus considérés comme “les corrupteurs”, poursuivis pour corruption active.
Il s’agit d’Arnaud Mimran, Éric Robic, le chauffard français qui avait écrasé une Israélienne à Tel-Aviv en septembre 2011 avant de prendre la fuite, et Fabrice Touil, autre acteur de l’arnaque au CO2.
Dans le cas d’Arnaud Mimran, le directeur est soupçonné d’avoir joué un rôle dans son transfert à la prison du Havre, selon l’ordonnance de renvoi signée le 27 mai.
“L’accusation est fondée sur des rumeurs et des animosités personnelles au sein de la maison d’arrêt et pas sur des faits concrets”, a commenté vendredi Me Philippe Ohayon, l’avocat de Khalid El Khal, en précisant que “le parquet s’est enfermé dans une vision totalement caduque”.
L’enquête avait débuté en février 2017, après un signalement de l’administration pénitentiaire à la justice.
“Ce procès sera celui de Fresnes, ce ne sera pas celui de M. Mimran”, avait estimé en mai l’avocat de M. Mimran, Me Jean-Marc Fedida, fustigeant les conditions de détention de cette prison, régulièrement critiquées.
Arnaud Mimran, condamné en juin dernier à treize ans de réclusion pour son implication dans la séquestration d’un financier suisse, a été mis en examen en novembre, soupçonné d’avoir commandité un meurtre en avril 2014.
Déjà condamné en 2016 à huit ans de prison dans le dossier de la “taxe carbone”, il a également été mis en examen dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat en 2011 de son ancien beau-père, le milliardaire Claude Dray, et sur le meurtre en 2010 d’une autre figure de l’affaire de la taxe carbone, Samy Souied.
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