Les piscines publiques de Paris, frappées comme les autres par l’explosion des prix de l’énergie, ne subiront des fermetures qu’en “dernier recours”, veut rassurer l’adjoint au sport dans un contexte budgétaire déjà très tendu pour la capitale.
La fermeture partielle ou totale des piscines, équipements très énergivores, “sera le dernier recours si on n’a pas d’alternatives”, a répondu Pierre Rabadan, interrogé par l’AFP sur cette éventualité après l’annonce lundi par la maire PS Anne Hidalgo, lors d’un séminaire de rentrée, de la nécessité d’économiser 250 millions d’euros pour boucler le budget.
Le même jour, une trentaine de piscines publiques françaises gérées par l’exploitant privé Vert Marine fermaient brutalement, l’entreprise affirmant ne plus pouvoir faire face à l’augmentation des prix de l’énergie.
Parmi celles-ci, l’espace Pailleron (XIXe), nouvellement exploité par Vert Marine, est resté fermé jeudi, jour de sa réouverture programmée.
La mairie “a été mise devant le fait accompli, on est clairement sur une position de chantage”, fustige Pierre Rabadan pour qui “d’autres solutions étaient possibles” et qui garde l’objectif de faire rouvrir “dans les meilleurs délais” l’équipement sportif.
Pour les piscines qu’elle gère directement, la mairie n’envisage “pour l’instant” pas de réduction d’horaires voire de fermeture “parce qu’on tient aux équipements sportifs”, affirme l’élu en rappelant que la Ville bénéficie d’un “coût de l’électricité encadré jusqu’à fin 2023”.
“Mais si la crise devait durer plusieurs mois, la question devrait se poser à un moment”, prévient l’ancien rugbyman qui anticipe des “surcoûts massifs de plusieurs dizaines de millions d’euros” pour la ville.
En attendant, la mairie cherche des solutions pour “diminuer la consommation énergétique des équipements sportifs, en particulier des piscines”, explique-t-il.
Outre les travaux lourds, des aménagements “à plus court terme” vont être entrepris pour améliorer la “régulation de la température en fonction de la température extérieure”, la conservation de la chaleur ou encore la filtration de l’eau, détaille M. Rabadan.
Paris compte 42 piscines publiques, la grande majorité en régie et trois, dont Pailleron, en délégation de service public (DSP).
Les élus parisiens doivent par ailleurs débuter le 15 septembre les discussions avec les organisations syndicales des maîtres-nageurs, dont les grèves spontanées ont engendré des fermetures inopinées de piscines depuis plusieurs mois.
Selon Pierre Rabadan, 3 à 4 piscines se sont retrouvées fermées en moyenne par jour en juillet, puis 1 à 2 en août. Mais avec 300.000 visiteurs en juillet, les piscines parisiennes ont retrouvé des niveaux de fréquentation pré-Covid, se réjouit la mairie.
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