Lundi matin, ce professeur de sport au collège Léon-Blum d’Alfortville a planté sa tente devant le rectorat de Créteil pour dénoncer “une rentrée catastrophique pour ses collègues remplaçants”.
Non, un nouveau camping n’a pas ouvert à Créteil L’Echat. Pourtant, c’est bien une tente qu’un enseignant a planté ce lundi matin devant le rectorat de l’académie de Créteil. “Je les ai appelés pour les prévenir que j’étais sur le parvis et que j’allais m’installer jusqu’à ce qu’ils acceptent de me recevoir”, explique Pierre Laperche. Ce prof de sport au collège Léon-Blum d’Alfortville a décidé de passer à l’action après avoir recueilli des témoignages de collègues remplaçants éreintés par ces trois premières semaines de cours. “La gestion des titulaires remplaçants par l’académie est déplorable. Ils sont prévenus à la dernière minute de leur nouvelle affectation, parfois au mépris du droit qui limite la distance géographique entre deux postes consécutifs. Certains arrêtés d’affectation sont antidatés et privent ainsi les enseignants d’une juste indemnisation. Les services ne savent pas toujours où se trouve l’enseignant et envoient des lettres de mise en demeure alors qu’il a pris son poste”, énumère-t-il.
Ce prof syndiqué au Snep-FSU estime que la suppression des commissions paritaires académiques il y a deux ans, suite à la loi de transformation de la fonction publique, a anéanti le dialogue social. “Certes, nous ne pouvions pas régler tous les problèmes et l’administration avait souvent le dernier mot, mais nous pouvions a minima attirer leur attention sur des situations particulières. Quand, en juillet, ils nous exposaient leurs projections, nous pouvions les éclairer grâce à notre connaissance des besoins du terrain. Désormais, nous subissons la désorganisation en septembre. C’est d’autant plus grave que nous sommes une académie qui accueille beaucoup d’enseignants qui débutent et qui ne sont pas toujours au courant de la réglementation”.
“Il n’est pas exclu que je ressorte la tente si la situation ne s’améliorait pas”
Quelques minutes après avoir monté sa tente et s’être pris en photo, un agent du rectorat est descendu à la rencontre de l’enseignant pour lui demander de s’inscrire en vue d’une audience avec une responsable en début d’après-midi. “Nous sommes allés au rendez-vous avec une collègue représentante syndicale. La dame de la division des personnels enseignants nous a promis qu’elle allait se pencher personnellement sur les situations évoquées. Le rapport de force a fonctionné, des collègues avaient prévu de me rejoindre si je n’étais pas reçu. Il n’est pas exclu que je ressorte la tente si la situation ne s’améliorait pas”.
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