Mise à jour du 13 septembre, la situation a évolué. Lire notre article. A Créteil, les 1100 élèves du lycée Léon Blum ne sont toujours pas rentrés en classe. Le personnel de l’établissement refuse d’accueillir les lycéens tant que la proviseure n’est pas remplacée.
Sami et quelques camarades du lycées ont voulu en avoir le cœur net. Les quatre adolescents, élèves de première, brandissent leurs smartphones et prennent des photos des banderoles accrochées par les grévistes. “J’avais vu des vidéos tourner et comme nous habitons dans le quartier à côté, nous voulions voir. Les élèves de seconde qui sont arrivés jeudi n’ont pas pu entrer. Moi je me rends tous les jours sur le site du lycée où il est écrit que la rentrée est reportée à une date ultérieure. Mon père n’a pas voulu me croire au départ!”, explique-t-il.
Ils avaient tout l’été pour régler ça
“Nous avons des épreuves pour le baccalauréat. Est-ce que nous n’allons pas prendre du retard ? J’espère que l’on ne va pas nous priver de vacances ! s’inquiète un de des amis. Habituellement, notre lycée est calme, c’est le mieux classé de la ville. J’ai cru comprendre qu’il y avait des problèmes entre les enseignants et la proviseure mais nous ne sommes au courant de rien. Ils avaient tout l’été pour régler ça, c’est comme si nous étions déscolarisés”.
Rassemblement ce vendredi à 13h30
Ce vendredi, la FCPE Léon Blum organise un rassemblement avec les parents d’élèves à 13h30 pour réclamer “une rentrée dans des conditions sereines” et s’associer au mouvement du personnel. Une centaine de parents ont confirmé leur présence via un groupe WhatsApp.
Sur le parking du lycée, les enseignants se confient. “La grève n’est pas dans la culture de ce lycée. Nous avons un cadre magnifique, de beaux projets, des équipes motivées. Léon Blum c’est un lycée que les personnels demandent et dans lequel ils restent. Mais depuis deux ans, il y a un climat toxique et de nombreux collègues demandent à être mutés”. En décembre dernier, le personnel s’était mis en grève pour protester contre la répartition de la dotation horaire globale et dénonçaient déjà des pressions, menaces, et défaut de communication de la part de leur direction. Fin juin, l’équipe a craqué et s’est réunie en assemblée générale, faisant état de brimades, pratiques discriminatoires ou encore de prises de liberté avec le cadre réglementaire. Une médiatrice du rectorat est dépêchée mais l’équipe enseignante demande le départ de la cheffe d’établissement.
“Nous avions espoir que la situation serait réglée pour la rentrée. Or cela n’a pas été le cas. Et Il y avait danger à reprendre les cours dans les mêmes conditions”, défend un enseignant. Dans un courrier adressé aux parents d’élèves ce mercredi, le personnel mobilisé motive le maintien de la grève. “Le rectorat souhaite procéder à une enquête administrative les mardi 13 et mercredi 14 septembre, avec rendu le 16 septembre. Certains parents s’inquiètent, comme nous, du temps d’enseignement perdu, et en déduisent qu’il faut qu’il y ait une rentrée immédiate, quelles qu’en soient les conditions. Nous les invitons à ne pas perdre de vue le fait que dans un climat dégradé impactant également les élèves, les arrêts maladies ont tendance à se multiplier. De plus, des personnels en souffrance perdent beaucoup en efficacité. Il nous semble plus pertinent de prendre le temps de régler complètement ce problème pour pouvoir ensuite travailler correctement, sans interruptions évitables.”
Médiation et enquête en cours
De son côté, le cabinet du rectorat indique qu’une enquête administrative a été lancée. “Une médiation a démarré fin juin et se poursuit. Nous avons reçu les enseignants en audience mardi dernier et avons obtenu des inspecteurs chargés de réaliser une enquête administrative en un temps exceptionnellement rapide. Nous ne pouvons pas répondre immédiatement aux demandes du personnel parce que le droit du travail s’applique, ainsi que le respect du contradictoire”, explique-t-on. Par ailleurs, le rectorat signale que la cheffe d’établissement n’est pas physiquement sur place mais que l’équipe de direction, épaulée par la direction départementale des services de l’Education nationale est opérationnelle.
Dans un communiqué publié ce jeudi, le maire de Créteil, Laurent Cathala, a aussi fait part de sa préoccupation, demandant au recteur “d’engager sans délai un dialogue qui permette de sortir du différend entre les enseignants et la direction du lycée au détriment des conditions d’enseignement des élèves.” La députée Clémence Guettée, est en contact avec des parents d’élèves et des personnels en grève. Elle a envoyé un courrier au ministre de l’Education nationale ainsi qu’au recteur ce mercredi. “Cette situation ne peut plus durer : plusieurs centaines d’élèves sont privés de rentrée. Cette situation est angoissante tant pour eux que pour leurs familles et le personnel de l’établissement. Je tenais à attirer votre attention de toute urgence quand à ces événements qui traduisent un profond mal-être au sein de notre système éducatif et qui ne doivent pas se reproduire (…) Je vous appelle à être à l’écoute des demandes des professeurs et des parents d’élèves. Nous ne pouvons pas attendre une semaine de plus”. Son prédécesseur, l’ancien député Jean-François Mbaye a également publié un courrier adressé au ministre. “Considérez cette lettre comme un cri de désespoir et un appel à vos services face à cette situation qui impacte le système éducatif de notre pays et qui entache vos mots d’encouragement et de félicitations prononcés en ce début de rentrée”.
Vraiment quelle honte pour le ministre de l’Education Pap Ndyaie ! Il nous dit tout va très bien Madame la Marquise, il ne manquera aucun prof alors que c’est bien sûr faux !
Il ne fera pas de vieux os à mon avis !
Il est difficile à la lecture de votre article de se faire une idée de la situation: il n’y a pas d’information sur faits concrets qui sont reprochés à la cheffe d’établissement
Pas évident pour un média de reprendre les accusations des uns sans pouvoir donner la parole à l’autre !
Il faut bien se dire que le harcèlement par un chef autoritaire peut passer par mille manières. Il peut n’y avoir rien de spécialement choquant à chaque fait isolé. Mais quand dans l’établissement plus personne n’a jamais raison et le chef jamais tort, qu’aucune décision n’est jamais concertée et qui le patron n’essaie même pas de convaincre, ça finit par péter.
Est ce aux élèves d’en faire les frais ??
Cette culture de la prise en otage des usagers en France est insupportable.
La prise d’otages est un terme fort pour désigner une action comme celle qui s’est déroulée au Bataclan. Je pense aussi aux otages dont on voyait les portraits à la fin des JT il y a quelques années. En détournant les mots de leur sens, en leur faisant dire tout et ici n’importe quoi, ils perdent justement … leur sens. Merci de ne pas appauvrir la langue française.
Il est précisé dans l’article que les personnels se sont organisés fin juin, et ont espéré tout l’été être entendus avant d’en arriver là. Deux mois entiers de préavis, c’est pas mal, on n’a pas souvent tout ça pour gérer une crise…
Que fait le Ministre de l’Education Nationale ?
Est-il aussi absent que la proviseure ?
Il y a 7800 établissements secondaires.en France, le ministre n’a pas vocation à s’occuper des petits soucis locaux. Pour ça il y a les services du rectorat.
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