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Education | | 08/08/2022
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Créteil : un camp d’été pour former les lycéennes au numérique

Créteil : un camp d’été pour former les lycéennes au numérique © Fb

Installées à la maison du handball de Créteil durant tout ce mois de juillet, quinze adolescentes âgées de 14 à 17 ans ont participé à la cinquième édition du Jump in Tech, une formation intensive de quatre semaines pour s’initier aux métiers techniques de l’informatique, aujourd’hui largement sous-investis par les femmes.

C’est justement pour promouvoir la mixité dans les métiers de l’informatique que l’association Becomtech organise ce programme depuis cinq ans. “Maintenant je vois différemment les applications de mon téléphone portable car j’ai découvert ce qu’il se passait derrière en élaborant moi-même des programmes. J’ambitionne de travailler dans le commerce international mais cette formation m’ouvre une autre possibilité avec tout ce qui touche aux nouvelles technologies”, explique Salma, élève en seconde au collège Saint-Exupéry de Créteil. Elise, élève au lycée Georges Brassens de Villeneuve-Le-Roi retient de cette expérience la dynamique de groupe. “Sans garçons, je trouve que nous sommes moins dans le jugement et la comparaison, il y a davantage de bienveillance. Dès les premiers jours, nous sommes allées à la rencontre des filles les plus introverties. Ça valait le coup de se lever tous les matins pour venir“.

“En 30 ans, la proportion de femmes ingénieures informatique est passée d’un tiers à seulement 15%!”

Plus tôt cette année, des intervenants s’étaient rendus dans plusieurs collèges et lycées du Val-de-Marne pour sensibiliser aux métiers du numérique et à l’égalité femmes-hommes. “Nous leur proposons à cette occasion de postuler au camp d’été. C’est gratuit mais il y a un nombre limité de quinze places. Nous effectuons une sélection en priorisant les plus motivées et en privilégiant des parcours et des lieux de vie différent. Après la formation, ce groupe rejoint notre réseau d’ambassadrices qui bénéficie ou propose des actions sur le long cours (visites d’entreprises, ateliers innovants, rencontres inédites,…)”, résume Dorothée Roch, cofondatrice et directrice de Becomtech. Et de rappeler l’urgence à agir, au vu des chiffres alarmants sur la faible féminisation des métiers de l’informatique. “10% des étudiants en école d’informatique sont des femmes. En 30 ans, la proportion de femmes ingénieures informatique est passée d’un tiers à seulement 15%!”

Au-delà de l’apprentissage du code informatique, affirmer sa légitimité

A Créteil, le Jump in Tech se déroule dans les locaux de la maison du handball. Les journées démarrent à 9h30 avec un petit déjeuner convivial et durent jusqu’à 16h30. Encadré par deux accompagnantes, le groupe participe à des ateliers d’initiation au codage informatique, à la conception d’applications et de sites internet grâce à des outils de vulgarisation des savoirs. Il y a également des interventions sur des thématiques plus large comme la lutte contre les discriminations, la prise de parole en public, l’éducation aux médias. Enfin, des rencontres sont organisées chez des entreprises et institutions partenaires (Adobe, Qonto, Workday, Okta, groupe RATP, Tenzing,…) pour permettre des échanges avec des professionnels et professionnelles sur leurs parcours et leurs métiers. Ces partenaires participent au financement de ce camp d’été qui est gratuit pour les participantes.

Briser le plafond de verre

“Il faut continuer de changer le regard de la société pour que les jeunes femmes puissent se projeter dans de telles professions. Les métiers de la tech figurent parmi les mieux rémunérés, il est déterminant qu’ils se féminisent pour que enfin, hommes et femmes soient payés de manière identique“, insiste Pascale Bourrat-Housni, représentante du ministère de l’enseignement supérieur. “Tout n’est pas encore gagné et il y en encore beaucoup de travail. Vous êtes les représentantes de cette nouvelle génération qui va construire un monde meilleur parce que vous avez brisé le plafond de verre et que vous n’avez plus de tabou à avoir”, encourage Mathias Ott, préfet délégué à l’égalité des chances du Val-de-Marne.

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