Environnement | Ile-de-France | 22/09/2022
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De l’eau et des arbres : le plan de l’Ile-de-France pour s’adapter au réchauffement climatique

De l’eau et des arbres : le plan de l’Ile-de-France pour s’adapter au réchauffement climatique © Nicolas Debray

Maillage de refuges en cas de canicule, réseaux de froid par géothermie, fontaines, débitumation… le conseil régional d’Ile-de-France s’apprête à voter ce jeudi un plan régional d’adaptation au changement climatique (Pracc) de 60 actions. Grandes lignes.

Au terme de cet été 2022 caniculaire, pas besoin d’un dessin pour démontrer l’urgence de réagir, particulièrement dans les zones urbaines où les températures peuvent être supérieures de 10 degrés par rapport à la campagne.

Le plan, présenté en conférence de presse ce mercredi, doit être voté ce jeudi à l’occasion de la séance plénière de rentrée du conseil régional. Il s’articule en trois axes : la protection des habitants, celle des écosystèmes, et celle du tissu économique.

Fontaines, récupérateurs d’eau, pollinariums

Concernant le premier axe, les mesures phares consistent en la création d’un “maillage d’abris climatiques” à moins de 10 minutes à pied de tous les habitants en cas de canicule, qui passe par exemple par l’installation d’un millier de fontaines, brumisateurs et autres pédiluves, cofinancés avec les villes. Chez les particuliers, les récupérateurs d’eau seront aussi subventionnés. Alors que la chaleur favorise la pollinisation, la région annonce également “participer à la création de 5 pollinariums pour améliorer la connaissance des plantes allergènes et pour mieux informer” les habitants.

Réseaux de froid grâce à la géothermie de surface

Il s’agit par ailleurs de développer des réseaux de froid alimentés par des énergies renouvelables, “notamment par le développement de la géothermie de surface”, détaille la région. Le plan prévoit pour commencer de mener une étude sur le potentiel de développement de la géothermie de surface sur l’ensemble du territoire francilien.

Débitumer 5 000 hectares

Au programme encore, la désimperméabilisation de 5 000 hectares d’ici à 2030 (cours, parkings, places et même cimetières) en parallèle d’une incitation à développer des toitures et façades végétalisées, via le dispositif 100 îlots de fraîcheur. Au-delà, l’enjeu est d’intégrer la dimension climatique dès la construction en privilégiant la conception bioclimatique (en lien avec l’agence de l’environnement, Ademe) et encore les toits blancs qui renvoient la chaleur.

Planter des arbres, adapter les forêts au réchauffement, restaurer des corridors écologiques

Le second axe, la protection des écosystèmes, s’appuie sur les forêts et les arbres. Actions phares : la plantation et le maintien de 2 millions d’arbres en milieu urbain d’ici à 2030. La région prévoit également la création d’un fonds doté de 1 million d’euros pour adapter les forêts au changement climatique. Alors que les espaces naturels sont largement interrompus de coupures urbaines, le plan vise aussi à restaurer un certain nombre de corridors écologiques. Pour porter les actions, la région envisage de créer une structure dédiée “Ile-de-France Nature”.

© CD

Résilience économique : une stratégie qu’il reste à préciser

Le troisième axe de travail, qui concerne la résilience économique, doit permettre d’accompagner les entreprises dans la transition écologique et reste à préciser. Une étude doit être menée avec l’Institut Paris Région “pour identifier les filières et activités économiques sensibles au changement climatique (construction, collecte des déchets, tourisme, agriculture, sylviculture, énergie, eau et assainissement, secteur financier, etc.) afin de prioriser les actions de la feuille de route et d’identifier les actions les plus percutantes”, indique la région. D’ores et déjà, un volet important concerne l’adaptation de l’agriculture, qui concerne la moitié du territoire francilien, avec une aide à l’investissement.

1 milliard d’euros d’ici à 2030

Ce plan sera budgété à hauteur de 1 milliard d’euros d’ici à 2030, a annoncé hier la présidente de région, Valérie Pécresse (LR), lors de sa présentation du Pracc avec le vice-président chargé de la transition écologique, Yann Wehrling. Le plan sera voté ce jeudi en séance plénière et le débat promet d’être animé. Dans un communiqué publié ce jeudi, le groupe communiste et apparentés dénonce une “baisse de 5 millions d’euros du budget consacré à l’environnement en 2022”. Il a déposé un vœu pour demander “la mise en place d’une mission d’information et d’évaluation pour préparer l’Ile-de-France afin que le climat de 2050 soit le moins insupportable pour les Francilien.nes (pics de chaleur de 50°C, précipitations tropicales, sécheresse chronique, etc.).”

Voir le détail du plan et de ses 60 actions présentés dans la résolution qui sera soumise au vote du Conseil régional ce jeudi.

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