Organiser des événements festifs, monter des projets citoyens, relayer les problèmes des élèves, participer à des opérations de prévention… voilà quelques unes des missions des délégués aux conseils de la vie lycéenne (CVL). Une première expérience de la représentation qui peut aussi conduire au conseil académique, voire national. Alors que les élections de ces délégués se tiennent ce jeudi 6 octobre, rencontre avec quelques jeunes engagés de l’Académie de Créteil.
Vendredi 10 juin 2022. Dans l’amphi du Lycée Eugène Delacroix, les élèves restent sonnés après la projection du court métrage lauréat du concours académique Non au harcèlement scolaire. Une projection proposée à l’occasion de Journée académique de l’engagement. “C’est ce genre d’initiatives que l’on met en avant aujourd’hui. On voulait organiser des concours, des appels à projet pour susciter une envie de s’engager dans les collèges et les lycées de l’académie”, détaille Chérif Hamiani, 18 ans. Cet élève de terminale du Lycée Jean Zay d’Aulnay-sous-Bois (93) est représentant élu au Conseil Académique de la Vie Lycéenne (CAVL) qui comprend à la fois 20 élus élèves des trois départements de l’académie (Val-de-Marne, Seine-Saint-Denis et Seine-et-Marne), 20 représentants de l’Education nationale et est présidé par le recteur. Un lieu de partage mais aussi de prises de décisions “ On y développe des projets comme par exemple la semaine “B.G.” pour bienveillance et gratitude. L’objectif était de prendre en compte les problématiques liées à la Santé mentale à l’école, notamment en réfléchissant sur le harcèlement scolaire“. Chérif veut faire du commerce l’année prochaine, et a nourri son choix de son expérience de délégué. “J’ai appris grâce à mes fonctions que j’aimais beaucoup le contact, la négociation. Cette expérience m’a aidé à éclaircir mon projet professionnel.”
Florian Chevreau, en première générale au Lycée Condorcet de Saint-Maur (94) est en charge de la question écologique, en tant qu’éco-délégué du CAVL. “Le projet le plus “faramineux” si je puis dire, a été de se lancer dans la création d’une sorte de fédération des éco-délégués lycéens. L’objectif est simple : mutualiser les ressources, réunir tous les intervenants et réfléchir conjointement à des actions concrètes… Tout cela peut être plus facile à mettre en place s’il y a une impulsion de groupe. L’idée, c’est qu’à mes 18 ans, on dépose les statuts de la fédération qui serait une asso’ loi 1901, indépendante du rectorat. Mais il faut attendre encore un peu !“
Plus tard, Florian rêve de justice et de procès : “J’aimerais faire du droit, pour devenir juge. J’adorerais pouvoir être au service de la Justice à travers cette fonction pour laquelle j’ai beaucoup d’admiration“.
Un parcours déterminant pour la vie des représentants
Thibaud Briais, lui, a rejoint le Conseil national de la vie lycéenne. ” Tout est impressionnant et on arrive assez timide, mais en fait, on devient très vite de plus en plus à l’aise. On rencontre des élus, des ministres et on prend beaucoup d’assurance !” raconte ce lycéen de 18 ans du Lycée Simone Signoret à Vaux-le-Pénil (77). “Le bilan que je tire de mon mandat, c’est avant tout qu’on se sent utile. On construit des projets de manière collégiale, on a l’opportunité de débattre… C’est passionnant en fait! Cette année par exemple, on a dû traiter en urgence les réaménagements du bac. Nous étions en contact quasi direct avec le ministre de l’Education… On devait également recueillir les témoignages de beaucoup de lycéens en panique… C’est très formateur.”
“L’année prochaine, je pars faire du droit à Assas Melun. Mon mandat m’a conforté dans ce choix de faire du droit, ce que j’avais en tête depuis longtemps quand même”, confie-t-il. Un prélude à la politique ? “En tout cas j’adore la représentation”, lance-t-il sourire aux lèvres. “Lors d’une réunion interacadémique, à Strasbourg, nous avons pu visiter le parlement européen et parler à des eurodéputés… Je ne vous cache pas que ça fait rêver!”
Maelys Todibo, en terminale au Lycée Olympe de Gouges à Noisy-le-Sec (93) a “toujours eu un goût particulier pour l’engagement. Beaucoup de choses me révoltent, et je vois le fait de s’engager comme le don d’un bout de soi à l’autre. Cela dépasse complètement le seul cadre scolaire, ça va vraiment au-delà”, confie la noiséenne de 18 ans. L’année prochaine, direction la classe préparatoire, section droit-économie. “Je serai une citoyenne engagée, je ne sais pas exactement sous quelle forme encore, mais cela ne fait aucun doute !”
Plus d’informations sur les élections des représentants d’élèves
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