Près de 28 000 logements sont considérés comme potentiellement indignes en Seine-Saint-Denis. Quelque 80 000 personnes sont concernées. Face à ce fléau, la préfecture lance une campagne de communication pour provoquer une prise de conscience.
“Ceci n’est pas un logement“: avec la photographie d’un mur rongé par des moisissures, la formule vise à interpeller. Sur une autre affiche, c’est une photographie de garage pour cibler les locations dans des lieux inadaptés.
28 000 logements indignes
“L’objectif de ce plan de communication est de porter le fer chez l’adversaire et de susciter une prise de conscience“, indique Jacques Witkowski, préfet de la Seine-Saint-Denis qui qualifie le sujet de “préoccupant“: 28 000 logements sont aujourd’hui classés comme indigne, ce qui représente plus de 15% du parc locatif privé. “Mais il pourrait y en avoir beaucoup plus“, précise-t-il.
Les affiches qui commencent à essaimer depuis mercredi sur l’espace public s’adressent “aux victimes locataires et aux propriétaires qui ne sont pas informés ou qui n’ont pas les moyens pour intervenir“, souligne Clémence Choutet, sous-préfète en charge de ce dossier. C’est méconnu, mais il existe un arsenal d’aides à la mise en conformité.”
Pour s’informer sur la marche à suivre dans un cas comme dans l’autre, un numéro vert (0806 706 806) permet de contacter des juristes de l’agence départementale d’information sur le logement (ADIL).
Encourager les signalements
Cette campagne vise également à encourager les signalements. En 2021, leur nombre a atteint 1 449, soit deux fois plus qu’en 2020.
Dans la continuité de cette dynamique, la préfecture de la Seine-Saint-Denis a adopté une nouvelle feuille de route pour 2022 mettant l’accent sur le renforcement du suivi et des sanctions contre les “marchands de sommeil” et les professionnels de l’immobilier impliqués dans la mise en location ou la gestion de biens indignes.
En 2021, 12 millions d’euros ont été consacrés à la lutte contre l’habitat indigne par l’Etat à l’échelle du département. Un effort budgétaire qui s’est traduit par la création d’un pôle d’action dédié à cette question au sein de la préfecture. Avec des résultats concrets: en 2021, les agents de l’agence régionale de santé (ARS) ont réalisé 450 visites de terrain, soit 40% de plus qu’en 2020, tandis que le nombre d’arrêtés préfectoraux pris pour insalubrité (756) a été multiplié par deux.
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