Espagnol, SVT, latin, français, technologie… Dans plusieurs disciplines, il manque des professeurs au collège Albert Cron du Kremlin-Bicêtre. Les parents d’élève dénoncent la reproduction du scénario “catastrophique” de l’an dernier.
BMP, pour Bloc de moyens provisoires. Voilà ce qui est inscrit sur l’emploi du temps de nombreux élèves de cinquième du collège Albert Cron à la case Espagnol, à la place d’un nom de professeur attitré. Définition ? Il s’agit d’heures de cours pour lesquelles des professeurs sont affectés à titre provisoire ou en délégation rectorale. Pour ce qui est du collège Albert Cron, cela s’est matérialisé par une absence de cours d’espagnol depuis la rentrée scolaire. “La majorité des élèves choisissent pourtant l’espagnol qui commence dès la cinquième, souligne Inès, représentante FCPE.
Une situation qui n’est pas nouvelle dans ce collège du Kremlin-Bicêtre. “L’an dernier, plusieurs classes n’ont eu cours qu’à partir de janvier. D’autres n’ont eu aucun·e enseignant·e d’espagnol de septembre à juin. Cette année, en l’absence d’enseignant·e nommé·e sur le BMP, ce scénario catastrophique se reproduit”, alertent les parents de la FCPEet de l’ApéKB dans une pétition commune.
Manques de prof en espagnol, SVT, technologie et latin
Au-delà de l’espagnol, les parents d’élèves pointent également des heures manquantes en technologie et SVT (Sciences de la vie et de la terre) et en latin. “Dans ces disciplines aussi, on attend encore que le Rectorat nomme des enseignant·es assurant les BMP, mais aussi des remplaçant·es lorsque les enseignant·es sont en arrêt prolongé ou en disponibilité”, poursuit la pétition. “Une professeure de latin et français est venue pour la rentrée, enthousiaste et très appréciée des élèves, mais elle n’est restée que deux semaines car elle a eu une disponibilité pour effectuer sa thèse. Mais ces disponibilités s’anticipent généralement bien en amont de la rentrée scolaire. On a vraiment l’impression qu’on lui a demandé de faire la rentrée pour qu’il y ait un prof devant chaque classe, avant qu’elle puisse prendre sa disponibilité”, regrette la représentante FCPE.
Vers une action en justice contre l’absence de cours
Ce samedi 17 septembre dans la matinée, les parents se sont réunis pour faire le point, soutenus par des élus locaux. Ils envisagent désormais de s’inscrire dans les actions en justice contre les heures d’enseignement non assurées par l’Education nationale. “L’an dernier, mon fils a perdu 128 heures de cours, toutes matières confondues”, chiffre Inès.
Par ailleurs, les parents dénoncent également des suppressions de classe qui ont fait passer progressivement le collège de quatre classes à trois classes par niveau. Aujourd’hui, seuls les élèves de sixième sont répartis en quatre classes. “Trois classes ont été fermées en deux ans”, indique la mère d’élève. “Certaines classes de 5e, 4e et 3e accueillent 29 ou 30 élèves : les enfants ne rentrent pas dans les salles, sans compter les AESH. Au-delà des problèmes de sécurité que de telles configurations entraînent, ce sont, de façon évidente, les conditions mêmes d’apprentissage qui sont dégradées.” Et de regretter “un sous-financement de l’enseignement public qui favorise les départs vers le privé.”
Lire aussi :
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.