Depuis plusieurs années, l’association Alteralia, qui gère des hébergements d’urgence et accompagne des publics vulnérables comme les réfugiés, coopère avec la Roumanie autour de l’insertion des populations roms. Un travail de longue haleine qui a pris une nouvelle dimension avec l’invasion de l’Ukraine. Ce lundi matin, un convoi humanitaire de l’association, accompagné d’élus locaux, est parti pour la Roumanie avec une centaine de tonnes de matériel.
En Ile-de-France, l’association Alteralia accompagne les réfugiés depuis longtemps, intervenant par exemple auprès des populations roms de bidonvilles d’Ile-de-France ou gérant des hébergements d’urgence de migrants. C’est justement en travaillant sur la résorption des bidonvilles roms que l’association a commencé à nouer des relations avec l’Etat roumain et les collectivités d’où sont issus les migrants roms. “L’objectif était de mieux comprendre leur situation d’origine, de nous rendre compte par nous-mêmes de leurs conditions de vie réelle, du niveau potentiel des discriminations”, explique Mehdi Mokrani, chargé de mission au sein de l’association et ancien adjoint au maire d’Ivry-sur-Seine. Un rapprochement également destiné à faire changer le regard sur les roms, en Roumanie. “Nous avons présenté les bilans sociaux des accompagnements en France et avons eu le sentiment de contribuer à un changement d’images, notamment sur la scolarisation des enfants, l’emploi”, poursuit le chargé de mission.
Près de 650 000 Ukrainiens réfugiés en Roumanie
Un travail de coopération qui a créé des liens de solidarité. Lorsque l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe a fait fuir les familles ukrainiennes, essentiellement vers les pays les plus proches, c’est donc tout naturellement que cette solidarité s’est exercée pour faciliter l’accueil des réfugiés ukrainiens en Roumanie. Selon les dernières données du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés, près de 650 000 des 4,2 millions d’Ukrainiens qui ont fui leur pays depuis le 24 février sont arrivés en Roumanie. Il s’agit ainsi du deuxième pays d’accueil le plus important, derrière la Pologne qui en comptabilise près de 2,5 millions. “Nous avons demandé à nos contacts de quoi ils avaient besoin sur place puis organisé la collecte en France”, poursuit Mehdi Mokrani.
Des dizaines de collectes organisées en Ile-de-France
De Bonneuil-sur-Marne à Aubervilliers en passant par Grigny (Essonne) et les communes du Grand Orly Seine Bièvre (GOSB), des dizaines de collectes ont été organisées localement par des centaines de citoyens, en parallèle des dons de partenaires privés comme des pharmacies locales, la fondation Phénix et le campus Condorcet. De quoi réunir près de cent tonnes de denrées alimentaires sèches, produits d’hygiène ou encore matériel paramédical. L’ensemble a ensuite été stocké dans l’Oise, dans la réserve de l’association.
Délégation d’élus
Ce lundi à 4 heures du matin, un convoi composé de deux semi-remorques emportant les 75 palettes de matériel est ainsi parti pour la Roumanie. “Nous pensons arriver mardi soir”, précise Mehdi Mokrani, depuis l’Allemagne. Une délégation d’élus suit les camions, composée de Bertrand Quinet, maire-adjoint d’Ivry-sur-Seine, Estelle Leyssenne, conseillère déléguée de Fresnes, avec également Mathilde Ferment, cheffe de cabinet du GOSB.
Le convoi doit acheminer les provisions jusqu’à Radauti, une commune proche de la frontière ukrainienne, d’où elles seront ensuite réparties. Une partie sera également apportée en proche Moldavie, troisième pays qui accueille le plus de réfugiés ukrainiens avec près de 400 000 personnes.
La délégation a par ailleurs prévu de s’arrêter ensuite à Dorohoï, la commune dont sont issues la majorité des populations roms d’Ivry-sur-Seine.
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