L’automobiliste qui avait été grièvement blessé par balle par deux policiers de la brigade anti-criminalité (BAC) de Stains (Seine-Saint-Denis), en août, a été condamné vendredi à deux ans de prison ferme par le tribunal de Bobigny pour “refus d’obtempérer” et “violence avec arme”, en l’occurrence sa voiture.
Le conducteur, 37 ans, a été placé sous mandat de dépôt. Il a également été
condamné à verser près de 15 000 euros de dommages-intérêts à trois policiers, a-t-on appris samedi auprès de son avocat Me Yassine Bouzrou et du parquet de Bobigny.
Deux de ces policiers de la BAC de Stains avaient été placés en garde à vue en août pour “tentative d’homicide volontaire” et entendus par l’IGPN (Inspection générale de la police nationale).
Dans la nuit de 15 au 16 août, vers 01h30, ils avaient ouvert leur feu sur le véhicule de l’automobiliste pour tenter de le stopper, après un refus d’obtempérer, selon une source proche de l’enquête interrogée par l’AFP. Une vidéo du média “L’écho des banlieues”, très partagée sur les réseaux sociaux, les montre en train de tirer à huit reprises en direction de la
voiture.
Le conducteur a reçu plusieurs balles au thorax, au bras et au pubis, tandis que sa compagne et passagère, âgée de 39 ans, a été blessée au dos, selon le parquet.
Une information judiciaire a été ouverte, en août, pour “violences volontaires avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique” et permettre de réaliser d’autres auditions et expertises sous l’égide d’un juge d’instruction.
L’avocat de la famille, Me Yassine Bouzrou, avait “demandé une jonction avec le dossier à l’instruction”, a-t-il expliqué à l’AFP. Cette demande “a été refusée par un juge qui ignorait manifestement cette possibilité ce que je peux comprendre car il s’agit d’un juge civil qui n’a pas les compétences requises en matière pénale”, a-t-il déploré. Me Bouzrou a fait appel de la décision et va réclamer la remise en liberté de son client. Il a, part ailleurs, déposé plainte contre les policiers pour “tentative d’homicide volontaire” et “faux en écriture publique”, ainsi qu’une demande de dépaysement.
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