Après avoir déjà déposé une question écrite, la sénatrice Catherine Procaccia (LR) a profité des questions orales au gouvernement pour venir aux nouvelles quant aux suites données aux révélations de la fondation ToxiWatch concernant la présence de dioxine à proximité de l’incinérateur d’Ivry-sur-Seine. Le gouvernement remet en question les conclusions de la fondation.
En février, une étude commandée par le collectif local 3R, qui milite contre la reconstruction de l’incinérateur d’Ivry-sur-Seine, à la fondation ToxiWatch, révélait une concentration de dioxine dans les œufs de poule élevées en plein air dans les villes alentours.
Lire : Ivry-sur-Seine: le collectif 3 R démontre une concentration de dioxine près de l’incinérateur
Par mesure de précaution, l’Agence régionale de santé a recommandé de ne pas consommer des œufs et produits animaux issus de poulaillers domestiques itués à proximité immédiate de l’incinérateur (Ivry, Charenton-le-Pont, Alfortville, Paris 12 et Paris 13) et annoncé qu’elle allait solliciter l’avis d’experts toxicologiques et l’appui de Santé publique France et de l’Anses pour mettre en œuvre un état des lieux de la situation locale et régionale.
Suite à ces révélations, la sénatrice LR du Val-de-Marne, Catherine Procaccia, a posé une question écrite au gouvernement pour connaître les délais de la contre-expertise et les liens entre les dioxines relevées et la présence de l’incinérateur.
N’ayant pas reçu de réponse, elle a profité des questions orales au gouvernement de ce mardi 25 septembre pour réitérer sa question et demander, si l’usine n’est pas à l’origine de cette pollution, quelles mesures seront prises pour protéger la population.
En réponse, le ministre de la Santé a fait répondre, par l’intermédiaire de la ministre déléguée au Handicap, Geneviève Darrieussecq.
La ministre a indiqué que les résultats de l’étude ToxiWatch faisaient l’objet d’une analyse par l’Agence régionale de santé et la Direction générale de la santé. “Aucun lien de causalité n’a pu être établi par ToxiWatch entre l’incinérateur et les résultats des prélèvements. Ce point est confirmé par l’Anses”, a ensuite indiqué la ministre, en ajoutant qu’un groupe d’experts de la DGS avait constaté que l’étude de ToxiWatch souffrait de défauts méthodologiques, “dont un manque de clarté sur les protocoles de prélèvement et d’échantillonnage”. Par ailleurs, “les études de l’Anses et de Santé publique France soulignent que la proximité d’industries et d’incinérateur ne semblent pas modifier la présence de dioxine à l’exception des populations qui consomment des produits issus d’animaux élevés dans une zone connue comme polluée”, a poursuivi la ministre. L’ARS lance donc une étude supplémentaire pour vérifier les conclusions de l’étude ToxiWatch pour convenir s’il convient ou non de maintenir les précautions de l’ARS. Les conclusions sont attendues au premier semestre 2023 a ajouté la ministre.
En réaction, Catherine Procaccia a regretté que des premières conclusions aient été rendues en juillet, sans être communiquées publiquement, ce qui aurait permis de calmer les inquiétudes.
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