Caravane contre les discriminations, campagne de testing, féminisation du nom des bâtiments publics… Les initiatives se multiplient pour lutter contre les discriminations mais les statistiques en Seine-Saint-Denis montrent que la route reste longue.
Selon le dernier baromètre des discriminations en Seine-Saint-Denis, 63% des personnes interrogées (sur 1 002) par l’institut Harris-Interactive déclarent avoir été victimes d’actes de discrimination au cours des cinq dernières années (contre 56 % en 2019), soit deux habitants sur trois du département.
Par ordre d’importance, la source de ces discriminations sont l’origine ou la couleur de la peau, le quartier d’habitation, la religion et l’orientation sexuelle.
Les jeunes et les femmes plus concernés
Face à cette réalité, le conseil départemental de la Seine-Saint-Denis a mis en place en novembre 2021 un Observatoire des discriminations et de l’égalité. “Un an après, de nombreuses actions se sont déjà mises en place pour mieux mesurer l’impact de ces discriminations mais aussi mieux informer et soutenir les habitantes et habitants de la Seine-Saint-Denis. Et nous allons continuer, en multipliant et en renforçant dès cette année nos actions partout dans le département“, résume Stéphane Troussel, président du département, dans un communiqué.
Pour ce faire, le conseil départemental compte tirer les enseignements de l’enquête Harris-Interactive selon laquelle deux catégories de population ressentent davantage les discriminations : les personnes âgées de moins de 40 ans et les femmes qui sont 66% à se sentir discriminées contre 59% pour les hommes.
Des dispositifs étendus
La Caravane des discriminations va poursuivre sont itinérance pour informer les habitants sur les droits en cas de discriminations. 25 étapes sont prévues en juin prochain (contre 17 l’été dernier).
Le dispositif “jeunes contre le racisme et l’antisémitisme” qui consiste en une séries d’ateliers de sensibilisation des élèves de 4ème et de 3ème sera étendu de 3 à 11 collèges.
L’Observatoire compte également poursuivre et multiplier les enquêtes et les testings, concernant notamment l’accès aux loisirs et/ou aux services publics, en particulier pour les publics jeunes. En septembre dernier, une campagne de testing menée avec l’association SOS Racisme auprès de plusieurs agences de location de logement de 9 enseignes, n’avait pas révélé l’existence de discriminations particulières.
De manière générale, le conseil départemental veut renforcer son soutien aux associations et aux initiatives visant à lutter contre les discriminations sous toutes leurs formes, en multipliant les partenariats via la signature de conventions autours des objectifs de l’Observatoire ou la participation au grand appel à projet annuel Agir In Seine-Saint-Denis.
Concernant les enfants, un travail est en cours sur les livres et les jouets dans les crèches et centres de Protection maternelle et infantile, pour permettre une meilleure représentation de tous les enfants et lutter contre les préjugés. Au sein des collèges, l’accent est mis sur la lutte contre les LGBTphobies.
Enfin, le département compte poursuivre la féminisation des noms de ses bâtiments administratifs et publics en mettant à l’honneur des femmes marquantes du combat contre le racisme et les discriminations.
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