La prison de Fresnes, qui devrait bénéficier d’une rénovation complète estimée à près de 300 millions d’euros après que la justice ait condamné l’Etat à remédier à la vétusté des conditions d’accueil, a fêté ce mercredi la rénovation de son pôle extractions judiciaires, qui gère les entrées et sorties des détenus sous escorte.
Tous les jours, entre 150 et 200 détenus sortent en effet de la maison d’arrêt de Fresnes pour se rendre aux audiences ou pour répondre aux magistrats. Ces extractions sont réalisées par des surveillants regroupés au sein du Prej, le pôle de rattachement des extractions judiciaires. Cantonnés pendant quelques années dans des bâtiments modulaires, ils bénéficient à présent d’un bâtiment rénové après plusieurs années de travaux retardés par la crise sanitaire puis des malfaçons.
C”est dans un vieux bâtiment en mauvais état qui servait autrefois à loger des surveillants qu’a été installé le nouveau Prej. Salles de réunion, de formation, locaux administratifs, dojos, armurerie y ont été aménagés pour accueillir les agents du pôle. Un parking extérieur a également été aménagé pour le stationnement de dizaines de camions siglés “administration pénitentiaire”.
Longtemps assurées par la police et la gendarmerie, les extractions de détenus de la maison d’arrêt de Fresnes sont réalisées depuis quatre ans par les surveillants de Fresnes. Ils exercent également cette mission pour la prison de la Santé dans Paris et au besoin, dans d’autres établissements d’Île-de-France. Tous les ans, le PREJ 94 réalise environ 35 000 extractions soit 150 à 200 sorties quotidiennes. “Ce sont des missions délicates parce qu’il y a un risque d’évasion. Il faut donc pouvoir sécuriser le convoi. Ce sont d’ailleurs les seuls surveillants pénitentiaires autorisés à porter une arme de poing dont ils peuvent se servir uniquement pour de la légitime défense. L’intérêt d’avoir récupéré cette compétence, c’est que nos agents sont habitués à travailler au contact des détenus et parviennent à résoudre les difficultés plus facilement en étant à l’écoute du détenu”, explique Emilie Rollot, chef de l’autorité de régulation et de programmation des extractions judiciaires (Arpej).
Rendre le métier plus attrayant
“Quand j’ai commencé ma carrière il y a 38 ans dans cette administration, un surveillant pénitentiaire avait vocation a rester toute sa vie en établissement. C’était une mission noble mais nous devions offrir des perspectives d’enrichissement et de diversification à nos agents. Aujourd’hui, un surveillant peut devenir membre des Eris (équipes régionales d’intervention et de sécurité) et bénéficier d’une formation avec le GIGN et le Raid, il peut devenir maître-chien en intégrant une brigade cynophile, travailler en SPIP (service pénitentiaire d’insertion et de probation), faire du renseignement, travailler en unité hospitalière ou travailler sur la voie publique avec le Prej“, motive Laurent Ridel, directeur de l’administration pénitentiaire.
L’administration pénitentiaire espère qu’en rendant ses métiers plus attractifs, elle pourra attirer davantage de candidats au recrutement. Le Prej 94 par exemple, est taillé pour un effectif de 100 agents mais n’en compte que 70.
A quand les grands travaux ?
Par ailleurs, la maison d’arrêt de Fresnes, épinglée à plusieurs reprises sur l’urgence de réaliser des travaux de salubrité n’a pour l’heure pas entamé de chantier. “Une étude de programmation est en cours pour étudier différents scenarii de rénovation mais les arbitrages n’ont pas encore été rendus et nous n’avons pas à ce jour d’échéances fixées”, explique la direction interrégionale.
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