Le corps sans vie de sa compagne a été retrouvé vendredi soir à Paris dans son appartement et il n’a pas donné signe de vie depuis plus de 24H00: un policier, connu pour violences conjugales, était toujours recherché samedi dans le cadre d’une enquête pour homicide.
Ce sont ses collègues du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), inquiets de ne plus avoir de ses nouvelles alors qu’il était censé prendre son poste vendredi en début d’après-midi, qui ont donné l’alerte.
“Il avait pris contact avec son service pour dire qu’il ne viendrait pas. Mais, ensuite il n’a plus répondu aux appels”, selon une source proche du dossier.
Informés, les policiers du XIXe arrondissement, où il réside, se rendent dans la soirée à son domicile, situé dans un immeuble récent de trois étages, à la façade en briques rouges et gris foncé.
Sur place, le gardien de la paix de 29 ans, entré dans la police en 2012, est absent. En revanche, dans la salle de bains gît le corps de sa compagne. Agée de 28 ans, elle n’est pas policière.
Une enquête a été ouverte pour “homicide volontaire sur concubin”, selon une source judiciaire, même si les circonstances de son décès ne sont pour l’heure pas connues, a-t-elle précisé.
Elle a été confiée au deuxième district de police judiciaire et une autopsie devait être pratiquée dans l’après-midi.
Selon une source proche de l’enquête, le corps présentait peu de traces et pas de plaie par balle.
Selon une autre source proche de l’enquête, le suspect est propriétaire d’une voiture citadine blanche, qu’il est susceptible d’avoir utilisée pour prendre la fuite, et il est possiblement muni de son arme de service.
L’homme recherché avait été placé en garde à vue en octobre 2019 pour des violences sur sa compagne de l’époque, selon une source policière. Il avait alors écopé d’une alternative aux poursuites pour des violences conjugales, a confirmé la source judiciaire.
Il “avait fait l’objet d’une convocation pour un stage de sensibilisation aux violences conjugales”, selon la source policière.
Sur le plan administratif, il avait été sanctionné d’un avertissement, selon cette même source.
L’avertissement est une sanction disciplinaire du premier groupe, la plus basse de la fonction publique et ne fait l’objet d’aucune mention dans le dossier de l’agent.
Il a également fait l’objet d’un “suivi social”, assuré par des psychologues, assistantes sociales et médecins de prévention.
“@EmmanuelMacron @1ElisaMoreno vous avez la responsabilité de protéger ces femmes. Comment un policier connu pour des faits de violences est-il toujours en fonction ?! Ce féminicide aurait pu être évité”, a réagi sur Twitter le collectif féministe #Noustoutes.
La ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes Elisabeth Moreno s’est refusée sur BFMTV à parler de “féminicide” à ce stade, rappelant qu’une enquête est en cours.
“On est en train de tout faire pour retrouver cet homme qui est dangereux parce qu’il ne faut jamais sous-estimer la dangerosité des auteurs de violences conjugales”, a-t-elle ajouté.
En juin dernier, le suspect “avait sollicité l’intervention de la police pour un différend avec sa compagne qui se serait montrée violente avec lui. Il présentait un visage tuméfié”, selon la source policière.
Le léger dispositif de sécurité mis en place devant l’immeuble dans la matinée a été levé dans la journée, a constaté un journaliste de l’AFP.
par Eléonore DERMY et Alexandre HIELARD
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