Une enquête est en cours suite à la plainte pour violences policières déposée par Mohand Bakri, le père de l’adolescent interpellé et placé en garde à vue alors qu’il participait au blocus du lycée Jean Macé à Vitry-sur-Seine.
Durant plusieurs jours la semaine dernière, le lycée Jean Macé a fait l’objet d’un blocus pour protester contre plusieurs, de Parcoursup à la réforme à venir du bac pro en passant par les épreuves anticipées du bac. Après un premier blocus constitué de plusieurs centaines de lycéens le mardi et avant un nouveau le jeudi, une quinzaine d’entre eux comptaient reproduire le mouvement le mercredi mais la police est intervenue et, après des échanges verbaux qui ont dérapé entre lycéens et forces de l’ordre, deux élèves ont été interpellés et celui qui avait eu une altercation verbale a été placé en garde à vue pour des faits d’outrage à une personne dépositaire de l’autorité publique. Selon les parents d’élèves, il a alors fait l’objet de violences et insultes policières, ce que la police réfute.
“Lors de son audition, le mineur a reconnu les faits. Sans antécédents, il a fait l’objet d’une alternative aux poursuites avec obligation de réaliser un stage de citoyenneté“, indiquait le parquet, joint par 94 Citoyens le lendemain de la garde à vue, ajoutant que le père avait déposé plainte. Gardé à vue pour outrage, le jeune homme était accompagné d’un avocat commis d’office. Le magistrat du parquet a pris en compte l’absence d’antécédent judiciaire du lycéen et a proposé un stage de citoyenneté comme alternative aux poursuites, que l’adolescent a accepté. Le parquet précisait également que, en dehors de l’outrage, aucun policier n’avait été blessé lors de l’intervention.
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Enquête en cours suite à la plainte pour violences policières
Père du jeune lycéen, Mohand Bakri estime pour sa part que son fils n’a pas reconnu les faits. “Il a répondu« ferme ta gueule » à la policière qui venait de le lui dire. Sa déposition ne contient aucun aveu. Il n’a pas reconnu les faits. Il y dénonce les violences subies comme le plaqué ventral sur le thorax dans la rue, ou les coups donnés dans une cellule du commissariat pour la fonctionnaire qui lui demandait des excuses”, assure-t-il. Joint à nouveau ce lundi 24 octobre, le Parquet maintient cette reconnaissance des faits. Le Parquet annonce par ailleurs que des investigations ont été lancées suite à la plainte du père. “L’enquête a été confiée au SDSE (service de déontologie, de synthèse et d’évaluation) de la Direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP). Elle est en cours”.
Sur les violences qu’aurait subies son fils, Mohand Bakri indique que c’est “son camarade arrêté avec lui” qui a l’a prévenu. “Je me suis donc isolé avec lui pour que l’on parle. Il m’a confirmé les faits. J’ai d’abord demandé à parler au commissaire, ce que l’on m’a refusé? J’ai ensuite déposé plainte auprès d’un agent à l’accueil, sur les conseils de mon avocat, Me Jérôme Karsenti”, poursuit le parent.
A sa sortie du commissariat, le père a ensuite pris contact avec l’unité médico-judiciaire de l’hôpital intercommunal de Créteil. “Nous ne pouvions avoir un rendez-vous que le 31 octobre. C’est le travers du système. Alors, je l’ai emmené aux urgence voir un médecin pour constater les bleus aux jambes et les ecchymoses au visage.” Pour Mohand Bakri, le plus triste dans cette histoire est que son fils n’a aucun espoir de réparation.“Quand mon fils me demande pourquoi je porte plainte, que ça ne sert à rien du tout, ça me meurtrit”, témoigne-t-il.
Pour le père, la présence même des policiers ce mercredi matin est problématique. “Pourquoi étaient-ils là ? Qui les a appelés ? Est-ce que nos enfants troublaient l’ordre public ? J’ai demandé au proviseur si c’était lui qui les avait sollicités, il m’a dit que non. Y a-t-il eu des sommations ? Je ne veux pas que cette situation se banalise. La police doit répondre à un besoin social de protection des libertés”, estime le père.
Un policier a porté plainte
De source policière, un agent a de son côté porté plainte pour outrage.
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