Culture | | 16/09/2022
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Fermé 15 jours pour tapage nocturne, le Kilowatt de Vitry-sur-Seine craint pour son avenir

Fermé 15 jours pour tapage nocturne, le Kilowatt de Vitry-sur-Seine craint pour son avenir © Facebook Kilowatt

Le couperet est tombé. Plus de concerts au Kilowatt de Vitry-sur-Seine pour les deux prochaines semaines pour cause de tapage nocturne. Ce lieu culturel et festif s’inquiète désormais pour sa survie.

Lieu associatif et alternatif au pied des cheminées de l’ancienne centrale EDF, le Kilowatt organise régulièrement des concerts et festivals et s’est imposé au fil des ans comme l’un des lieux culturels et festifs de l’Est parisien. Mais ce mercredi, l’association a annoncé sur sa page Facebook que les événements de la deuxième quinzaine de septembre étaient annulés.Depuis plusieurs mois, le site était dans le collimateur d’habitants de Vitry-sur-Seine et des communes alentours (Alfortville, Villejuif) en raison de concerts se terminant tôt le matin. Une pétition qui a récolté un peu plus d’une centaine de signatures a même été lancée sur Change.org.

Outre les nuisances sonores, les riverains mettent en avant le non-respect de l’heure de fermeture imposée, motive-t-on également au cabinet de la préfète. L’horaire de fermeture des débits de boissons est fixé par la préfecture du Val de Marne à 2 heures du matin sauf dérogations. Or, il a été constaté à de multiples reprises que cet horaire des 2h n’était pas respecté. Trois courriers ont été adressés par la préfecture à l’établissement les 22 avril, 4 mai et 9 juin 2022. Suite à la constatation d’un nouveau dépassement de l’horaire le 12 juin, un quatrième courrier a été notifié à la gérante le 28 juin 2022, sous forme d’avertissement, lui indiquant que toute nouvelle infraction pourrait donner lieu à fermeture de l’établissement.”

Un dépassement de trop en juillet

C’est dans ce contexte que, dans la nuit du 9 au 10 juillet, les services de police se sont rendus sur place et ont constaté que la musique amplifiée continuait d’être diffusée sur un rayon important, après les horaires autorisés. “Face à la multiplicité de ces infractions et après mise en œuvre d’une procédure contradictoire, la préfecture a décidé de prendre une mesure de fermeture administrative de quinze jours à l’encontre de l’établissement.”

“15 jours de fermeture, cela peut paraître court, mais pour une structure associative fragile, c’est économiquement dramatique”

La fermeture court du 13 au 28 septembre. Le Kilowatt déplore cette sanction et craint des conséquences sur la pérennité financière de l’association gestionnaire. “Cela fait pourtant des mois que nous demandons l’ouverture d’un dialogue pour construire et trouver, en lien avec les autorités compétentes, des solutions qui permettent de garder dans la zone industrielle de Vitry-sur-Seine, un lieu de fête, de vie, de créations et de nouveaux imaginaires. Étude d’impact sonore, installation d’un limiteur de pression acoustique, orientation des systèmes de diffusion.. Sans parler de la présence de la Croix Rouge, d’associations de prévention et de réduction des risques, d’une équipe de sécurité professionnelle brieffée par nos soins, d’un staff conséquent et vigilant, de bénévoles attentifs et dévoués… Quel avenir pour la Fête voulons-nous ? Quelles villes voulons-nous construire ? Quel est le prix à payer pour garder sur notre territoire l’unique lieu de vie nocturne ? Notre durée de fermeture est de 15 jours. Cela peut paraître court, pourtant, pour une structure associative fragile comme la nôtre, c’est économiquement dramatique. Mais c’est surtout la symbolique de cette « punition » qui nous affecte le plus et qui vient frapper de plein fouet notre détermination et tout ce temps passé à bien faire notre travail”, déplore de son côté l’association qui opère le Kilowatt.

Michel Leprêtre, président du Grand-Orly Seine Bièvre, leur a témoigné de son soutien sur twitter. “Je demande l’ouverture du dialogue avec les services de l’Etat pour que vive ce lieu magique au cœur de la métropole”, plaide l’élu. Aurélien Rozo, directeur artistique du Kilowatt s’interroge sur cette décision et défend l’intérêt de terminer les soirées entre 4 et 5 heures du matin. “C’est une question de transport. Il est hors de question de laisser des milliers de participants quitter le Kilowatt sans moyen de rentrer chez soi. Par ailleurs, des gens pourraient être tenté de poursuivre la soirée dans le quartier des Ardoines ou sur les berges de Seine. Les forces de police nous font confiance, nous sommes organisés. Les autorités ne nous reprochaient rien alors que nous faisions ce type de soirée depuis plusieurs années. Nous nous interrogeons sur le timing”.

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