Du tango trash de Melingo au flamenco transgressif de Nino de Elche, la 39ème édition de Banlieues Bleues s’annonce à nouveau riche en découvertes. Le festival de jazz et musiques du monde qui se tient chaque année en Seine-Saint-Denis démarre samedi 26 mars.
Banlieues Bleues propose jusqu’au 22 avril quarante concerts en vingt-cinq soirées dans une douzaine de villes du département, couvrant des esthétiques très diverses. La soirée d’ouverture, avec l’Andalou Nino de Elche, est un symbole fort de la philosophie de ce festival: ce chanteur explose en effet les codes du flamenco.
“La définition des champs esthétiques du festival reste floue“, confirme à l’AFP Xavier Lemettre, son président. “Pas de chapelles ni d’étiquette de genres vraiment identifiables, poursuit-il, à part la forte valeur artistique, l’originalité et la créativité des propositions“.
“Banlieues Bleues, c’est le soutien à la création en même temps qu’une forme d’exigence et de défrichage. C’est la capacité d’accueillir les artistes qui n’ont pas leur place ailleurs“, affirme dans son édito Stéphane Troussel, président du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis. Parmi eux, Scuru Fitchadu et sa vision furieuse et hardcore du funana, un rythme traditionnel cap-verdien déjà trépidant, en maniant comme instruments la barre de fer et le cri.
“Jazz bizarre”, rap et stars des musiques du monde
Banlieues Bleues servira aussi de caisse de résonance à quelques électrons libres de la scène française, entre jazz, musiques improvisées et chanson, dont Beau Catcheur, duo réunissant la contrebassiste Sarah Murcia et le chanteur Fred Poulet, et le contrebassiste-chanteur-agitateur Fantazio.
“A la Dynamo (lieu culturel de Pantin abritant une salle de concerts et l’administration du festival), il y aura aussi beaucoup de jazz bizarre“, promet Xavier Lemettre. Le guitariste Boris Boublil et le flûtiste Magic Malik, et leurs musiques poétiques aux contours indistincts, entrent dans cette case.
Le festival offre aussi une place au rap. Celui des banlieues avec Rocé, de Bamako avec Ami Yerewolo, ou transfrontalier avec la réunion de l’Américain Mike Ladd, de la Sénégalaise T.I.E. et du Britannique d’origine caribéenne Juice Aleem.
Au-delà des aventures musicales de l’extrême, Banlieues Bleues sera aussi constellé d’étoiles plus facilement identifiables, dont les musiques font plus largement consensus: l’Argentin Melingo et son tango décadent, Sam Mangwana et sa rumba congolaise, le pianiste Harold Lopez-Nussa et son jazz afro-cubain+, Korokoro et son jazz afro-beat, en sont quelques fleurons.
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