Les gymnases réquisitionnés pendant sept semaines à Arcueil, Cachan et Gentilly pour accueillir 150 migrantes et leurs enfants après l’évacuation d’un squat éclair à Gentilly, ont été restitués le jeudi 20 octobre. Mais le maire d’Arcueil dénonce un accompagnement insuffisant des familles.
Le premier week-end de septembre, entre 300 et 400 personnes sans abri avaient occupé un ancien bâtiment SFR de Gentilly, dans le cadre d’une “réquisition citoyenne” animée par l’association United Migrants. Les forces de l’ordre étaient intervenues le lendemain même pour évacuer les lieux, arguant que le lieu n’était pas adapté pour un squat, étant notamment dépourvu d’électricité.
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Alors qu’une centaine de femmes avec enfants faisaient partie des occupants, celles-ci avaient été accueillies dans trois gymnases de Arcueil, Cachan et Gentilly, réquisitionnés par la préfecture.
Un accueil provisoire durant lequel d’autres propositions ont été faites aux personnes hébergées pour libérer les gymnases. Un accueil plus pérenne a notamment été proposé dans des centres basés à Marseille et à Toulouse mais ces propositions n’ont pas été acceptées par toutes. “Certaines n’ont pas accepté des départs dans des villes de province, pour la plupart très éloignées de l’Ile-de-France, afin de rester à proximité de leurs proches”, relate le maire EELV d’Arcueil, Christian Métairie, dans un communiqué. “Elles se sont donc retrouvées à la rue hier matin avec leurs enfants sans autre proposition, ni même d’accompagnement des services de l’Etat pour bénéficier d’une mise à l’abri au moins temporaire”, regrette l’élu. La même situation s’est produite dans les deux autres gymnases réquisitionnés mais à Cachan, l’association qui gérait l’occupation temporaire, La Mie de Pain, a pu trouver des places dans ses foyers.
Après la fermeture du gymnase, des manifestations spontanées ont donc été organisées sur le parvis de l’hôtel de ville d’Arcueil.“Une quinzaine se sont réunies [jeudi] soir devant la mairie pour réclamer un hébergement. Devant le refus des services de l’Etat d’aider la commune d’Arcueil pour trouver une solution, même pour la nuit, et au vu des conditions météorologiques, M. le maire a décidé de ne pas laisser des enfants dormir dehors. La ville a donc pris la décision de leur payer une nuit d’hôtel. Cependant, cette solution ne peut pas être pérenne. L’hébergement d’urgence est une compétence de l’Etat et non de la commune, indique la municipalité qui rappelle que “la ville d’Arcueil a accepté la réquisition de son gymnase, a pleinement accompagné la Croix Rouge, puis l’Armée du Salut, pour que le séjour de ces femmes et enfants se passe au mieux” et que “les associations sportives qui utilisent habituellement ce gymnase se sont quant à elles adaptées avec beaucoup de souplesse et de compréhension.”
“Cependant, il n’est pas possible qu’une commune se substitue à l’Etat et paie indéfiniment des nuits d’hôtel pour pallier son inaction ! Il appartient donc à la Préfecture de trouver des solutions d’hébergement d’urgence pour ces personnes, parmi lesquels il y a des enfants de moins 3 ans, et a minima d’accompagner les services de la commune dans leurs actions en ce sens”, dénonce la ville qui a cessé la prise en charge après trois nuits. Ce lundi, deux femmes sont donc à nouveau retournées devant la mairie pour demander de l’aide.
Pour sa part, la préfecture du Val-de-Marne assure que toutes les personnes présentes dans les gymnases ont fait l’objet d’un diagnostic social et ont reçu des propositions d’hébergement. “S’agissant du gymnase d’Arcueil, les familles en situation les plus vulnérables (avec des problématiques de santé) ont fait l’objet de propositions d’hébergement en Île-de-France. Pour toutes les autres personnes, des solutions d’hébergement ont été proposées à Marseille et Toulouse, du fait de la saturation du dispositif d’hébergement francilien. Malgré plusieurs heures de médiation, les autres ont refusé toutes les propositions qui leur ont été faites et n’ont pu être prises en charge“.
Ils n’ont pas de papiers ?. Alors retour au pays, point barre. Ils refusent l’hébergement proposé, retour au pays.
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