Intégralement architecturé en bois, le nouveau siège de l’Office national des forêts, s’impose, magistral et nature, sur le site historique de l’Ecole vétérinaire de Maisons-Alfort qui accueille aussi l’Agence nationale de la sécurité sanitaire et de l’alimentation. Un nouveau pôle agricole doit désormais s’installer dans la continuité de l’ONF. Reste à concilier ces constructions avec l’équilibre paysager de campus et sa vocation première.
Achevé en début de l’année après une vingtaine de mois de travaux, le nouveau siège de l’Office national des forêts (ONF) de Maisons-Alfort regroupe les équipes de ses deux anciens sites de l’avenue Saint-Mandé (Paris 12) et de l’Arborial à Montreuil. Près de 360 agents travaillent dans ce bâtiment conçu comme une vitrine de la filière forêt bois française par les agences d’architecture VLAU et Atelier WOA. Ses 7 600 mètres carrés répartis sur cinq étages et un sous-sol ont, en effet, la particularité d’avoir une ossature entièrement en bois. Le chantier a nécessité l’utilisation de 2170 mètres cubes de bois essentiellement issu de forêts gérées par l’Office dans les régions Grand-Est, Centre Val-de-Loire et Pays de la Loire. Une touche verte saluée par la directrice générale de l’ONF, Valérie Metrich-Hecquet.
Un investissement de 25 millions d’euros avec à la clef le plus haut niveau de certification E3C2 sur les économies d’énergie et les émissions carbone. Les 650 mètres carrés de panneaux photovoltaïques sur les toits et terrasses couvrent la totalité des besoins en électricité des éclairages et des ascenseurs. L’eau de pluie récupérée fournit quant à elle 90% des besoins en eau non potable des sanitaires.
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Un nouveau pôle agricole pour compléter le campus
“Cette inauguration est une étape supplémentaire de la rénovation et du développement du campus de l’école vétérinaire d’Alfort (ENVA), la seule grande école à être toujours implantée sur son lieu d’origine depuis sa fondation sous Louis XV, et dont la réputation dépasse les frontières de notre pays. Nous ne ménageons pas nos efforts, avec l’équipe dirigeante, le conseil d’administration et la communauté vétérinaire pour engager cette mutation, à l’œuvre depuis près de 30 ans avec le concours financier important de l’État et de la Région”, s’est réjoui Michel Herbillon, député LR de la circonscription, avant d’énumérer les chantiers emblématiques des dernières décennies : rénovation d’une ancienne résidence étudiante des années 1930, construction d’une nouvelle résidence étudiante, rénovation de bâtiments historiques, créations de nouvelles installations comme la construction du nouvel hôpital universitaire ou l’agora avec ses 3500 mètres carrés d’espaces de travail, trois amphithéâtres, salles de cours et espaces de coworking. “Cette modernisation s’est accompagnée du développement du site avec l’installation en 2016 de l’Anses, venue renforcer l’excellence du pôle. L’arrivée de l’ONF est une excellente nouvelle. Nous tenons à ce que la vocation de ce campus ne soit pas dévoyée”, a par ailleurs glissé le maire honoraire de Maisons-Alfort.
De fait, le site de 12 hectares comprend encore du foncier disponible et le ministère de l’Agriculture, propriétaire des lieux, prévoit d’y installer les sièges de quatre nouveaux organismes à l’horizon 2025. Une expansion immobilière que les élus locaux, aux côtés de l’école vétérinaire, souhaitent encadrer.
Préserver les espaces verts et laisser une marge d’extension à l’école vétérinaire
“Nous ne sommes pas contre un pôle agriculture mais refusons une densification excessive du campus”, prévient Marie-France Parrain, maire LR de Maisons-Alfort (jointe à l’issue de l’inauguration). En bref, pas de problème pour construire dans le prolongement de l’ONF le long de l’avenue du général Leclerc, mais pas question de toucher au petit bois situé juste avant, qui donne également sur l’avenue. “Le petit bois doit être réaménagé et il y a des espaces que nous souhaitons sanctuariser comme la carrière et le manège”, insiste l’édile. Des études ont été menées par le ministère, mais leurs conclusions n’ont pas encore été communiquées, suscitant l’expectative.
Au-delà de l’enjeu paysager, la maire de Maisons-Alfort souligne par ailleurs la montée en puissance de l’école vétérinaire, qui compte actuellement 850 étudiants, avec des promotions qui devraient passer de “125 à 180 élèves”, ce qui augmenterait considérablement la population estudiantine du site, aux côtés des centaines de salariés des différentes autres entités. “Il n’est pas question que les nouvelles installations se fassent au détriment de l’école qui a encore besoin de rénovation“, plaide l’élue.
Il y a une huitaine de jours, une réunion s’est tenue sur le sujet entre la maire, le député et le président du département, Olivier Capitanio, également ancien maire, pour rappeler ces enjeux.
“Michel Herbillon, Marie-France Parrain et Olivier Capitanio ont porté mon intérêt sur le sujet pour essayer d’avancer au-delà de cette inauguration aujourd’hui et je pense que je n’en ai pas fini de venir à Maisons-Alfort”, y a fait allusion le ministre, venu inaugurer le nouveau siège de l’ONF ce mardi.
Une nouvelle géographie du campus
Pour faciliter le fonctionnement de ce campus élargi, l’école vétérinaire a d’ores et déjà projeté une nouvelle géographie du site dans son projet de Campus 2025, avec pour objectif de “redonner au campus sa qualité paysagère et urbanistique“. Il y est question du partage des accès, des espaces, de la mise en place d’un service de restauration collective… Sur le plan paysager, le projet prévoit une coulée verte de 1,3 hectares séparant la partie du campus occupée par l’école vétérinaire des autres opérateurs. Il est aussi au menu de créer un parvis d’accès à l’école devant les accès à la station de métro.
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