Dernière minute : tous les occupants ont été évacués ce dimanche après-midi. 300 à 400 personnes sans-abri s’étaient installées dans un ancien bâtiment SFR de Gentilly. Trois gymnases ont été réquisitionnés pour accueillir les personnes fragiles.
Les occupants ont pénétré vers minuit dans ce bâtiment vide dans le cadre d‘”une réquisition citoyenne”, a motivé United Migrants.
Un responsable associatif en garde-à-vue
Les forces de l’ordre, arrivées sur place, “ont stoppé les entrées puis invité les personnes à quitter les lieux, ce qu’elles ont refusé”, a rapporté à l’AFP la préfecture de police. Le responsable de l’association a été interpellé. Selon le parquet de Créteil, l’un des responsables de l’opération a été placé en garde à vue pour “dégradation en réunion”.
“C’est un militant bien connu des services de police pour de nombreuses actions de ce type dans des locaux désaffectés impropres à l’habitation”, relate une source proche du dossier.
“Ces 400 personnes sont sans domicile. Elles ont déjà épuisé les solutions temporaires de logement (…). Afin d’éviter de dormir une énième fois à la rue avec tous les dangers et difficultés que cela entraîne, elles ont décidé d’occuper ce lieu”, défend de son côté l’association. “Les habitant.e.s s’engagent à maintenir la propreté des lieux et à assurer une occupation calme dans le respect du voisinage”, poursuit United Migrants qui avait travaillé à une opération similaire à Thiais l’année dernière.
Une centaine de femmes et enfants
“La constitution de ce squat est illégale et n’est pas adaptée pour héberger des personnes au regard de l’état du bâtiment et de l’absence d’électricité”, explique de son côté la préfecture de police, précisant qu’une centaine de femmes et enfants se trouvaient sur place. Il s’agit essentiellement d’exilés originaires d’Afrique (Soudanais, Tchadiens, Ivoiriens…) ou d’Afghanistan, dont plusieurs familles.
Dimanche matin, “environ 300 personnes sont toujours sur place”, dont “une quarantaine de personnes retranchées sur le toit pour éviter de se faire expulser”, témoignait Madeleine, une militante associative présente sur place.
Sur le plan politique, Villejuif Insoumise a réagi par un communiqué appelant “à la solidarité la plus large et à une mobilisation en soutien aux occupant.e.s devant le bâtiment”, invitant à venir apporter eau, nourriture, couvertures et matelas.
Evacuation dans l’après-midi
La grande majorité des occupants ont finalement été évacués ce dimanche mais il restait “une quinzaine de personnes sur le toit-terrasse et une trentaine dans le hall” en fin d’après-midi, indique une source policière. Les derniers occupants sont partis d’eux-mêmes en fin de journée, a précisé une source policière un peu plus tard.
Trois gymnases réquisitionnés
“S’agissant des personnes vulnérables (femmes avec enfants en bas âge), des opérations de mise à l’abri sont menées avec la réquisition de trois gymnases par la préfecture du Val de Marne à Gentilly, Arcueil et Cachan”, indique la préfecture du Val-de-Marne dans un communiqué conjoint avec la préfecture de police.
Le bâtiment de 8 000 m², qui accueillait des activités de SFR, juste à côté du lycée Val-de-Bièvre et en face du collège Rosa Parks, doit être détruit pour donner lieu à 18 000 m2 de nouveaux bureaux. Un projet qui a par ailleurs suscité la réprobation d’une partie des habitants réunis dans le collectif Le Cri de la grue.
Article actualisé à 17h50 suite à l’évacuation partielle, à 18h41 après l’évacuation totale, à 19h06 suite au communiqué de la préfecture.
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